Demain, la France entière découvrira, émerveillée, les surprises que tu nous as préparées pour Noël, et se réjouira de célébrer avec toi la centième de cette émission totale foutraque qui nous divertit si bien des misérables frasques élydisneyiennes qui nous plombent par ailleurs. Grâce t'en soit rendue, et puisses-tu continuer longtemps à charmer nos oreilles et nos cœurs.
Comme tu n'avais pas pu résister à la tentation de nous vendre la mèche du programme de demain, allant jusqu'à le claironner
ça et là, sauf ici, j'avais un temps pensé à me glisser dans tes pas et à me livrer de nouveau à ce que j'avais tant aimé faire avant la
soixante-neuvième émission, imaginer ici ce que j'aimerais entendre dans la
Panique au Mangin Palace de dimanche.
A priori, nous serions ce matin le dimanche 23 décembre 2007, 11h06, bonjour à toi l'ami. Cette semaine, dans Panique au Mangin Palace, tu es ORTF, tu es la différence, tu es studio Charles Trenet, tu es c'était mieux avant, oui, tu l'auras compris, l'ami, ce matin, tu es France Inter"
Et puis, soudain, malgré la joie que je n'aurais pas manqué de trouver à imaginer la suite, une autre envie, bien plus profonde, m'a envahie : retrouver l'inflexion des voix chères qui se sont tues. Tu sais déjà à quoi ressemblerait ma
vie rêvée, laisse-moi te dévoiler les ondes auxquelles je rêve.
Vers 7 heures 30, la merveilleuse voix de
Frédéric Pommier me tirerait doucement du sommeil, et ferait naître le premier sourire de ma journée. Tandis que j'étirerais mes membres endormis tout en profitant quelques instants encore de la chaleur de mon lit, Frédéric proposerait à
Clotilde Dumetz de me raconter un peu ce que disent les journaux, afin de me permettre de reprendre pied dans la réalité, puis il demanderait à
Bernard Maris de m'expliquer comment les économistes s'y prennent pour
mesurer mon bonheur ou de me rappeler pourquoi
la fonction publique est essentielle à la démocratie.
Rassurée sur l'avenir du monde comme il va, je me lèverais et profiterais de l'excellent disque programmé par
Eric Hauswald pour chanter sous ma douche. Ensuite, comme je savourerais un thé fumant, à 7h55,
Martin Winckler arriverait sur l'antenne pour partager avec moi, à travers une chronique brillante, un
savoir qui pourrait soulager ou libérer les autres. Le carillon de 8h00 retentirait, et
Patrick Roger me saluerait de son "bonjour" si réjouissant, comme pour s'excuser des nouvelles qu'il serait sur le point de m'annoncer, selon une hiérarchie qui ne souffrirait aucune entorse
pipolistique ou
noëlesque.
À 8h20,
Nicolas Demorand aurait le droit de venir interviewer un invité politique, à condition de le remettre à sa place
comme il a su le faire lorsque le dit invité se mettrait à dire n'importe quoi. L'interview durerait jusqu'à 8h40, heure à laquelle
Vincent Josse viendrait nous mettre l'eau à la bouche pour la journée.
Vers 8h57,
Alain Rey me rendrait un peu moins bête pour la journée, et à 9h00, Patrick Roger ferait un dernier tour de piste, avant de tendre le micro à
Claude Villers, le marchand d'histoires qui saurait si bien me faire rêver.
À 10h00,
Pierre Bouteiller débarquerait sur l'antenne, bonhomme, et le charme de sa voix agirait sur mes oreilles jusqu'à 11h00, m'entraînant sur les sentiers décalés de la culture, me soufflant des idées de lecture que je n'aurais pas eues sans lui.
À 11h00, le
Tribunal des flagrants délires reprendrait du service, sous la houlette des
sous-réalistes.
Le métallophone de Louis Bozon viendrait annoncer le
Jeu des mille francs, puis le journal de la mi-journée serait présenté par n'importe qui, pourvu que ce ne soit pas Fabrice Drouelle.
Les
2000 ans d'histoire et le savoir éclairé de Philippe Gélinet m'accompagneraient alors jusqu'à l'heure de la sieste, agréablement pimentée par les notes savoureuses de Frédéric Lodéon, en alternance avec les chansons choisies de Laurent Lavige.
Je me réveillerais en pleine forme vers 15h00, et reprendrais du service militant grâce à
Mermet et son émission modeste et géniale. Je serais alors parfaitement prête pour LE rendez-vous de la journée,
La Bande à Bonnaud, qui me tiendrait en alerte jusqu'à 18h00.
Après le journal,
Jean-Luc Hees tisserait ses indispensables
Synergies , jusqu'au journal de 19h30, présenté par n'importe quel journaliste sachant faire son métier. Après la météo marine,
Kathleen Evin me charmerait de sa voix douce et sonore, et m'emporterait à son tour sur des chemins buissonniers que je n'aurais pas songé à arpenter sans elle.
De 21h30 à 22h30,
Lenoir viendrait mettre le feu à mes oreilles, et après, j'aurais chaque soir la surprise de découvrir
l'émission mystère : une spéciale de
La Tête au carré ou d'
Eclectik, une rediffusion de la
Panique au Mangin Palace ou de
Jee-Bee et les cybernanas, un reportage d'
Interception, un épisode du
Perroquet des Batignolles ou une
Course au bout de la rue avec Arnaud Monnier.... Une pépite sonore, comme tu dirais.
Je finirais par aller me coucher, ravie, et si jamais je ne parvenais pas à trouver le sommeil, évidemment, je m'en remettrais à la voix rauque de
Macha Béranger pour m'accompagner dans la nuit.
Tu vois, cher Philippe, il ne faudrait pas grand chose...
À toi pour toujours,
Valentine