31 décembre 2007

"La fête annuelle à l'ami Sylvestre"



Cher Philippe,

En plongeant mes blanches mains dans mes trésors jalousement gardés, j'ai exhumé une pépite sonore qui prouve que le 31 décembre 2004, je t'aimais déjà : à l'aide d'un dictaphone, j'avais enregistré ce jour-là ta douce voix, qui contribuait à enchanter le grand Charivari de celui qui n'était pas encore le Parrain mais qui faisait déjà nos délices.
Alors, pour fêter le passage à l'année que tu sais, et pour laquelle je forme les vœux les plus tendres, je te laisse la parole :



Bonne année, mon amoureux, mais surtout, bonne année à tous ceux qui brûlent de savoir si mon vœu le plus cher se réalisera en 2008, et qui me font le plaisir de me suivre ici sur le chemin tortueux de mon amoureux destin.


Valentine

30 décembre 2007

Panique au Mangin Palace, le best of





Cher Philippe,

Pendant que tu te la coules douce en vacances, je découvre de nouveaux jouets.
Permets-moi de m'amuser un peu, promis, passées la saint Sylvestre et la trêve des confiseurs, je me remettrai à écrire.

À toi pour toujours,


Valentine

22 décembre 2007

Second Life, II

Cher Philippe,


Demain, la France entière découvrira, émerveillée, les surprises que tu nous as préparées pour Noël, et se réjouira de célébrer avec toi la centième de cette émission totale foutraque qui nous divertit si bien des misérables frasques élydisneyiennes qui nous plombent par ailleurs. Grâce t'en soit rendue, et puisses-tu continuer longtemps à charmer nos oreilles et nos cœurs.

Comme tu n'avais pas pu résister à la tentation de nous vendre la mèche du programme de demain, allant jusqu'à le claironner ça et là, sauf ici, j'avais un temps pensé à me glisser dans tes pas et à me livrer de nouveau à ce que j'avais tant aimé faire avant la soixante-neuvième émission, imaginer ici ce que j'aimerais entendre dans la Panique au Mangin Palace de dimanche.

A priori, nous serions ce matin le dimanche 23 décembre 2007, 11h06, bonjour à toi l'ami. Cette semaine, dans
Panique au Mangin Palace, tu es ORTF, tu es la différence, tu es studio Charles Trenet, tu es c'était mieux avant, oui, tu l'auras compris, l'ami, ce matin, tu es France Inter"

Et puis, soudain, malgré la joie que je n'aurais pas manqué de trouver à imaginer la suite, une autre envie, bien plus profonde, m'a envahie : retrouver l'inflexion des voix chères qui se sont tues. Tu sais déjà à quoi ressemblerait ma vie rêvée, laisse-moi te dévoiler les ondes auxquelles je rêve.

Vers 7 heures 30, la merveilleuse voix de Frédéric Pommier me tirerait doucement du sommeil, et ferait naître le premier sourire de ma journée. Tandis que j'étirerais mes membres endormis tout en profitant quelques instants encore de la chaleur de mon lit, Frédéric proposerait à Clotilde Dumetz de me raconter un peu ce que disent les journaux, afin de me permettre de reprendre pied dans la réalité, puis il demanderait à Bernard Maris de m'expliquer comment les économistes s'y prennent pour mesurer mon bonheur ou de me rappeler pourquoi la fonction publique est essentielle à la démocratie.
Rassurée sur l'avenir du monde comme il va, je me lèverais et profiterais de l'excellent disque programmé par Eric Hauswald pour chanter sous ma douche. Ensuite, comme je savourerais un thé fumant, à 7h55, Martin Winckler arriverait sur l'antenne pour partager avec moi, à travers une chronique brillante, un savoir qui pourrait soulager ou libérer les autres. Le carillon de 8h00 retentirait, et Patrick Roger me saluerait de son "bonjour" si réjouissant, comme pour s'excuser des nouvelles qu'il serait sur le point de m'annoncer, selon une hiérarchie qui ne souffrirait aucune entorse pipolistique ou noëlesque.
À 8h20, Nicolas Demorand aurait le droit de venir interviewer un invité politique, à condition de le remettre à sa place comme il a su le faire lorsque le dit invité se mettrait à dire n'importe quoi. L'interview durerait jusqu'à 8h40, heure à laquelle Vincent Josse viendrait nous mettre l'eau à la bouche pour la journée.
Vers 8h57, Alain Rey me rendrait un peu moins bête pour la journée, et à 9h00, Patrick Roger ferait un dernier tour de piste, avant de tendre le micro à Claude Villers, le marchand d'histoires qui saurait si bien me faire rêver.
À 10h00, Pierre Bouteiller débarquerait sur l'antenne, bonhomme, et le charme de sa voix agirait sur mes oreilles jusqu'à 11h00, m'entraînant sur les sentiers décalés de la culture, me soufflant des idées de lecture que je n'aurais pas eues sans lui.
À 11h00, le Tribunal des flagrants délires reprendrait du service, sous la houlette des sous-réalistes.
Le métallophone de Louis Bozon viendrait annoncer le Jeu des mille francs, puis le journal de la mi-journée serait présenté par n'importe qui, pourvu que ce ne soit pas Fabrice Drouelle.
Les 2000 ans d'histoire et le savoir éclairé de Philippe Gélinet m'accompagneraient alors jusqu'à l'heure de la sieste, agréablement pimentée par les notes savoureuses de Frédéric Lodéon, en alternance avec les chansons choisies de Laurent Lavige.
Je me réveillerais en pleine forme vers 15h00, et reprendrais du service militant grâce à Mermet et son émission modeste et géniale. Je serais alors parfaitement prête pour LE rendez-vous de la journée, La Bande à Bonnaud, qui me tiendrait en alerte jusqu'à 18h00.
Après le journal, Jean-Luc Hees tisserait ses indispensables Synergies , jusqu'au journal de 19h30, présenté par n'importe quel journaliste sachant faire son métier. Après la météo marine, Kathleen Evin me charmerait de sa voix douce et sonore, et m'emporterait à son tour sur des chemins buissonniers que je n'aurais pas songé à arpenter sans elle.
De 21h30 à 22h30, Lenoir viendrait mettre le feu à mes oreilles, et après, j'aurais chaque soir la surprise de découvrir l'émission mystère : une spéciale de La Tête au carré ou d'Eclectik, une rediffusion de la Panique au Mangin Palace ou de Jee-Bee et les cybernanas, un reportage d'Interception, un épisode du Perroquet des Batignolles ou une Course au bout de la rue avec Arnaud Monnier.... Une pépite sonore, comme tu dirais.
Je finirais par aller me coucher, ravie, et si jamais je ne parvenais pas à trouver le sommeil, évidemment, je m'en remettrais à la voix rauque de Macha Béranger pour m'accompagner dans la nuit.

Tu vois, cher Philippe, il ne faudrait pas grand chose...

À toi pour toujours,


Valentine


17 décembre 2007

Transport amoureux


Cher Philippe,

Au temps où Libé n’avait pas encore plongé dans une dérive giordano-schneckienne, il m’arrivait souvent d’en dévorer les pages, avec une attention toute particulière pour les petites annonces, où j’espérais toujours, midinette que je suis, trouver un message de l’inconnu sexy croisé un peu plus tôt dans le métro.
Cela m’arrive de moins en moins souvent, non pas d’échanger des regards troublants avec des inconnus sexy dans le métro, mais de lire ce journal – c’est un peu comme pour France Inter : je me promets de ne plus céder à l’appel de la nostalgie mais je finis toujours par y revenir, et je suis chaque fois déçue de ne plus y trouver ce qui en faisait le sel. Pourtant, j’y reviens. Et, parfois, la persévérance a du bon. Car figure-toi que ce week-end, j’ai acheté Libé dans un moment de désœuvrement, puis l’ai oublié au fond de mon sac après avoir parcouru les grands titres. J’aurais pu en rester là, et j’étais ce matin sur le point de le jeter à la corbeille quand, prise d’un étrange remords, je décidai de le feuilleter négligemment. Et voici ce que je découvris au milieu d’autres petites annonces :

Pour ma Valentine chérie,
bon anniversaire et
poursuis
ton beau chemin,
frambuesa des neiges.

Tu imagines sans peine l’accélération des battements de mon cœur au moment où je déchiffrais ce message.

Certes, tu n’ignores pas que je ne suis pas née de la dernière pluie, et encore moins le 15 décembre, mais qu’importe ! J’entends que tu me chéris, et m’encourages à poursuivre ma quête.
Certes, il aurait été plus simple que Jean-Claude et Monique se fassent tes messagers ici-même, mais cela aurait été moins poétique. On le sait bien, que le plaisir est dans la quête. N’est-ce pas Monsieur Kaplan ?
Enfin, cette framboise des neiges me fera rêver encore longtemps. Au moins autant que les autres annonces du jour, qui, à la lueur de ta déclaration, prirent tout à coup la couleur des énigmes les plus charmantes à mes yeux amoureux. Vois plutôt :

Ma jumelle, RDV 21 rue Biot.
Donne ton nom. Tu pourras lire
l’épilogue ce soir. Ton jumeau.

Hélas ! Je n’étais pas au rendez-vous. Hélas ! Je n’ai pas reçu le bouquet que tu avais fait composer pour moi chez le fleuriste du 21 de la rue Biot – décidément, je passe mon temps ces temps-ci à passer à côté des bouquets ! Mais s’il ne te manque que mon nom pour que nous écrivions ensemble le plus glorieux dénouement, je viendrai te l’apporter moi-même.

Un long silence le 27/11, 20h ??
le doute me rend silencieuse… !
Au vert du 21 au 29/12.
Je pense à toi. Redeviens
vite visible.
Je t’aime. XXXB.

Ainsi, mon silence qui n’en était pas un, et qui dura jusqu’au 2 décembre, t’alarma toi aussi ? Que ne le disais-tu ? Je serais redevenue visible bien plus tôt. Rassure-toi, moi aussi je t’aime, moi aussi je pense à toi. Et si je serai bien au vert du 21 au 29, ce sera pour mieux écouter ta messe du midi le 23.

Toi belle sorcière, moi naïf,
À la fac, puis à la manif.

Si tu en as envie,

Retrouve-moi à la mairie !


Il n’est pas si naïf celui qui sait si bien m’entraîner dans son jeu…
La mairie, Philippe, la mairie… En es-tu bien sûr à présent ? Tu sais que je ne pense qu’à ça, mais je ne voudrais pas que tu te sentes captif de mes sortilèges.

Message subliminal ? Le 3
Voir le ma-lotru (vers l’an)

Et si « Mme BOV C moi ». GF.


Subliminal : j’avais raison de vouloir lire entre les lignes de ces petites annonces ! Et puis, si je suis la mal-aimée, tu es le malotru – rappelle-toi ceux qui te menacèrent naguère de lancer un blog philippecollinestungougeat Quant à Madame Bovary, elle me ressemble autant qu’à toi…

Palmyre je t’ai choisie et aimée
avec tout ce que tu es.
Je te choisirai encore à l’aurore…
Réma

Cette énigme me plaît plus que toutes les autres : Palmyre la syrienne, placée sous le signe de Zénobie, la plus belle, la plus fine et la plus éclatante des reines. Vois ce qu’en dirent les plus grands historiens :

Zénobie se disait descendue des anciens rois macédoniens qui régnèrent en Égypte : sa beauté égalait celle de Cléopâtre, et elle surpassait de bien loin cette princesse en valeur et en chasteté. (...) Zénobie était encore la plus belle des femmes. Elle avait le teint brun, les dents d’une blancheur éclatante, une voix forte et harmonieuse, et de grands yeux noirs, dont une douceur attrayante tempérait la vivacité. L’étude avait éclairé son esprit, et en avait augmenté l’énergie naturelle. (E. Gibbon, Histoire du déclin et de la chute de l’empire romain, 1776-1788)

Que tu me compares à elle me charme.
Que tu veuilles me choisir encore à l’aurore, quand les mille et un contes que je t’offre chaque nuit auront fini de captiver ton cœur, m’enchante.
Que tu te dissimules derrière le masque de Rémi et d’Elsa, réunis pour l’occasion, me réjouit et me paye du silence de leurs parents.

Pas de doute
51… je t’aime
F. L’amoureuse


À cet instant, mes derniers doutes s’envolent, et mon bonheur éclate à la face du monde !


À toi pour toujours,


Valentine



Mon intégrité m'oblige à avouer que, si ces sept annonces se trouvaient bel et bien dans Libé samedi, je me suis permis de modifier quatre lettres de celle consacrée à Palmyre...

16 décembre 2007

À amant avare, amoureuse prodigue





Cher Philippe,

Quel bonheur, ce matin, de te retrouver comme je t'aime ! La Panique au Mangin Palace du jour était un régal, à croire que les péchés t'inspirent... Mais n'est-ce pas le propre des grands péchés de donner les plus grands plaisirs ?
Certes, j'ai bien noté que tu as, une fois de plus, mis de côté la luxure, et lui as préféré l'avarice - alors même que je t'avouais tantôt qu'elle m'ennuyait -, mais enfin, j'en fus récompensée au-delà de mes espérances, car tu ne fus pas avare de ©ollinades et tu nous payas de (bons) mots, comme il se devait sur un tel sujet.
Sans doute la perspective de fêter bientôt la centième vivifia-t-elle ta nature prodigue.
Peut-être aussi que te savoir aimé après tant de temps, malgré les silences et les trahisons, te ragaillardit après quelques semaines de mollesse ?
Je sais, je ne devrais pas dire cela, mais que veux-tu, j'ai parfois regretté la parcimonie avec laquelle tu nous dispensas ces derniers temps les perles de ton esprit piquant. Elles me manquaient, tes saillies, dont tu n'étais pourtant pas avare au temps de l'innamoramento. Car c'est bien ta prodigalité qui m'a séduite, Philippe; tes manières généreuses, la largesse avec laquelle tu t'offrais à moi sur les ondes, me faisaient espérer un amant qui se dépenserait sans compter. Tu comblais chacun de mes sens avec une libéralité et une munificence qui me ravissaient.
Aussi continuais-je d'espérer, aux temps où ta verve se tarissait, que l'abondance rejaillirait bientôt. J'avais raison, mon bel amant, de miser sur le retour de la fortune : l'émission de ce matin démontra que tu n'avais pas perdu la main, et que ta langue savait toujours glisser avec talent au creux de nos oreilles.




Philippe, je brûle de recevoir encore et encore tes richesses. Les miennes, je les déposerai toutes à tes pieds, et je te promets que ma muse, pour toi, ne sera jamais avare.


À toi pour toujours,


Valentine


Jacques Callot, "L'avarice" et "La luxure", Les Sept péchés capitaux, Musée des Beaux-Arts, Nancy, s.d.
Java, "Pépètes", Hawaï, 2000.

14 décembre 2007

"Déplaire ou séduire"


Cher Philippe,

Même si je suis affreusement jalouse que ce ne soit pas sur ces pages que Monique et Jean-Claude aient laissé un message pointant vers un lien qui me met l'eau à la bouche, je ne peux néanmoins taire cette information de la plus haute importance. Alors en attendant la centième, et peut-être avant cela, le rêve que j'en fais, c'est ici que ça se passe. Avis aux amateurs...

Etre différent et pas pareil, comme pouvait être parfois France Inter, c'est forcément déplaire... ou séduire.
Philippe Collin, Panique au Mangin Palace

Déplaire, je ne sais pas, séduire, tu sais ce que j'en pense.


A toi pour toujours,

Valentine

Et merci à Elsa pour l'info de première main.


09 décembre 2007

Belles endormies




Cher Philippe,

Belles endormies, nous étions sans doute nombreuses ce matin à t'attendre, blotties au fond de notre lit. Je l'étais, en tout cas, encore songeuse des événements récents - ces vraies-fausses Valentines se découvrant au détour d'un bouquet de roses lancé à la mer de tes admiratrices, cette incursion enchantée des rêves dans la réalité sur laquelle je reviendrai bientôt. Ce fut dans cet état d'esprit empreint d'un désir nostalgique, ce desiderium cher à Kalliope, que tu me pris ce matin.
J'emploie ce verbe à dessein, cher Philippe : ce matin, tu me pris comme un amant prend sa bien-aimée et la comble de plaisir, ce matin, j'étais ta maiko, et tu étais mon maître, mon shogun. Car comment ne pas songer à l'amour quand tu choisis de consacrer une émission entière au royaume de l'érotisme raffiné ? Quand tous tes mots laissent affleurer, dans un art très japonais de la suggestion, le désir et la passion ? Les esclaves sexuels, les rayons du soleil levant qui transpercent parfois la brume de ton quotidien, les mangas, la cuisine raffinée, délicate et codée, et, bien sûr, la geisha, véritable incarnation du raffinement des nuits japonaises. Mais surtout, surtout, comment ne pas imaginer que toute l'émission ne tendait qu'à nous conduire, subjugués, comme ces jolies Tokyoïtes, vers la plage d'Odaiba ? Tu devineras sans peine dans quel état de trouble me plongea cette idée de toi, laissant les rayons du soleil réchauffer ton corps nu...

Une geisha est une personne d'art, c'est une artiste, une danseuse, une musicienne. Ce sont des femmes élevées pour être élégantes, qui ont l'habitude d'une très grande discipline esthétique, et qui sont appelées dans les banquets pour servir le saké et animer la conversation. On peut faire appel à elles pour le flirt et la passion, le grand amour, mais on ne peut pas dire que ce soient des prostituées.
Panique au Mangin Palace, FI, dimanche 9 décembre, 11h25.


Philippe, laisse-moi devenir ta geisha.

Je danserai pour toi.
Si tu le désires, de mes lèvres s'élèvera le chant le plus harmonieux.
La douceur de ma bouche te rafraîchira tandis que mon corps enflammé t'apportera l'exquise brûlure du plus délicieux saké.
Et je crierai ton nom quand la passion nous emportera.


A toi pour toujours,


Valentine


Kitagawa Utamaro, estampe illustrant Le Poème de l'oreiller, Londres, British Museum, 1788.
Death in Vegas, Girls, BO du film Lost in Translation, Sofia Coppola, 2003

07 décembre 2007

Pas d'orchidées pour Miss Valentine

Cher Philippe,


Cette année, la saint Nicolas aura été bien triste.
Jeudi 6 décembre, toute la journée, j'ai attendu, attendu.
Il n'est jamais venu.
J'ai pensé que, peut-être, ce serait pour le 7, mais vendredi s'achève, et toujours rien.

La sonnette à ma porte est restée désespérément muette.

Il me faut donc renoncer au doux rêve qu'un autre que toi avait fait naître en moi, et trouver ailleurs d'autres objets de plaisir, pour faire mentir le sentiment que je sens monter en moi et qui me souffle que l'enchantement s'est bel et bien brisé.
Puisses-tu, dès dimanche, le faire renaître, et pour longtemps.


A toi pour toujours,


Valentine

La photo qui illustre ce billet a été prise au Père Lachaise.

02 décembre 2007

Ce rêve étrange et pénétrant




A la fin du film Peau d'Âne, Jean Marais enlève Delphine Seyrig à bord d'un hélicoptère totalement improbable, tandis que Catherine Deneuve et Jacques Perrin se roulent dans l'herbe en mangeant des pâtisseries et en projetant de fumer de gros cigares.

C'est du grand n'importe quoi.

D'aucuns y verront le retour, brutal, du principe de réalité : les contes de fée ne sont qu'un amas de foutaises grotesques pour simples d'esprit, bientôt ramenés à la raison par le rappel à l'ordre du monde réel, resurgi sous forme d'hélicoptère, de franchises médicales ou de lit décidément bien vides.
D'autres, dont je fais partie, y liront un principe bien plus charmant :

A rêveur, rêveur et demi (et Demy?)

Oui, c'est du grand n'importe quoi, et c'est justement ça qui est bien. Non, aucune fée ne m'a permis d'exaucer mes trois vœux, non, tu ne m'as pas offert la chaleur de tes bras, mais je me suis bien amusée. Et lorsque j'ai repris pied dans la réalité, j'ai découvert que durant mon grand enchantement, tu t'étais toi-même livré à de charmants fantasmes en explorant le secret des alcôves : comment aurais-tu pu ne pas songer aux mots que je susurre à ton oreille tandis que tu effeuillais sur les ondes les draps de la chambre nuptiale ?
Alors, oui, comme me le suggérait Val, il est temps de faire plier la réalité à nos rêves.
C'est bien, me semble-t-il, ce que tu entreprends chaque dimanche pour notre plus grand plaisir, et c'est ce que je tente de faire sur ces pages.

Aucune chance, donc, pour que je laisse le mot de la fin à des briseurs de rêves.

A toi pour toujours,


Valentine


Ludovico Cardi, Psyché endormie, Musée du Louvre, fin XVIème siècle.
Alex Baupin, "Je n'aime que toi", BO du film
Les Chansons d'amour, 2007.