22 août 2007

10 août

Cher Philippe,

Que diable s'est-il passé le 10 août? Alors que je coulais des jours heureux sur l'image d'à côté, prise par mes douces mains, à Paris et ailleurs, c'était la fête sur ces pages : 67 visites en un jour. Contre une trentaine en moyenne les mois non chômés...
Alors, la faute au mauvais temps ? Est-il possible que sur le continent, il ait fait spécialement mauvais le 10 août ? Dans ce cas, aujourd'hui, je devrais passer les 100 visites, et haut la main, vu la pluie qui tombe sans discontinuer depuis ce matin et que j'observe, consternée, derrière ma fenêtre.
Ou alors, le 10 août, tu as enfin pris connaissance de ces pages à ta gloire - car toi aussi tu t'ennuies à Paris sous la pluie, tu es un homme comme les autres, au fond -, et découvrant ces pages, tu t'es empressé de contacter tous tes amis (37, donc), pour les enjoindre de découvrir ma loufoque entreprise. Je n'ose y croire, car cela signifierait aussi que toi et tes amis avez trouvé cela tellement insipide que vous n'y êtes pas revenus (12 visites le 11 août...).
Ou alors, la faute aux astres : les mêmes qui ont fait que, hier soir, alors que je voulais louer mon premier Velib, cela m'a non seulement été impossible, mais ma tentative a en plus fait buggé toute la station, au grand dam des vélibiens qui attendaient que j'aie fini pour raccrocher leur fidèle (?) monture. A cet instant, j'ai beaucoup pensé à Kalliope.
Une conclusion s'impose : le mois d'août à Paris m'est hostile, alors je vais m'empresser de repartir sur une autre île, plus à l'ouest, afin d'y oublier quelques temps ces embrouillaminis.

A toi pour toujours,

Valentine



05 août 2007

Divertissement


Tout le malheur de l'homme vient d'une seule chose
qui est
de ne pas savoir rester seul dans une chambre


D'où la nécessité de sortir de la chambre, ou d'y faire entrer un homme. Comme tu es décidemment loin de pénétrer la mienne, Philippe, il me faut en sortir.
Je pars donc loin loin loin, où je penserai peut-être à toi.
Retour dans une quinzaine de jours.

A toi pour toujours,


Valentine


Pascal, Pensées, 1669

04 août 2007

Minute récréative

Cher Philippe,

Pour nous divertir des lectures ineptes, un quizz recueilli sur un blog ami.


Put your music player on with all your music, then shuffle. 2. Press forward for each question. 3. Use the title as the answer to the question even if it doesn’t make sense. NO CHEATING!


1. How are you feeling today ? « Sempre libera », La Traviata, Verdi.

Pas mal, pour un samedi…


2. Will you get far in life ? The night before, Beatles

Peut-être pas la chanson la plus mièvre et inintéressante des Fab four, mais pas loin… Je ne sais si ça laisse présager un avenir radieux…


3. How do your friends see you ? Vanina, Dave

Eh oui, mes amis se rappellent qu’ils ne sont rien sans moi. En même temps, ils savent aussi que j’ai Dave dans mon I-Tunes… De vrais amis, en somme.


4. Will you get married ? La Crise, Yann Tiersen

Ce coup du hasard me fait décidemment bien rire.



5. What is your best friend’s theme ? Oh my Golly ! Pixies


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Je n’ai pas encore trouvé l’ami en question, mais si des fans des Pixies me lisent, qu’ils se manifestent, on pourrait devenir amis.


6. What is the story of your life ? Les bras de mer, Yann Tiersen avec Dominique A

Personnellement, j’aurais plutôt tendance à entendre les bras de mère, et ça, d’une certaine manière, c’est vraiment l’histoire de ma vie…


7. What was high school like ? Monsieur, Thomas Fersen


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Extrait : Les passants sur son chemin soulèvent leur galure, le chien lui lèche les mains, sa présence rassure. Dans la paix de son jardin, il cultive ses roses, Monsieur est un assassin, quand il est morose.

Quiconque aurait connu mon maître et Pygmalion reconnaîtrait bien là sa duplicité malsaine.


8. How can you get ahead in life ? Satan is my motor, Cake


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Je PROMETS que je n’ai pas triché, et que cette réponse est réellement le fruit du hasard.


9. What is the best thing about your friends ? Eleanor put your Boots on, Franz Ferdinand


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Il va falloir que je surveille les pompes de mes amies d’un peu plus près...


10. What is in store for this weekend ? My Mummy’s dead, John Lennon

Euh, d’accord, j’ai peut-être parlé des bras de mère un peu plus haut, mais je ne le pensais pas vraiment. Reviens, maman, c’était pour rire…


11. To describe your grandparents ? Les habitants du feu rouge, Mano Solo

Quiconque aurait connu mes grands-parents trouverait cette réponse délicieuse. Autant pour les militants rouges acharnés que pour les éternels arrêtés de la vie du côté maternel…


12. How is your life going ? Have a nice day, Syd Matters


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J’aime bien cette réponse.


13. What will they play at your funeral ? Yesterday, Ray Charles


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Spontanément, ce n’est pas forcément ce que j’aurais choisi, mais à bien y réfléchir, ça a son charme.


14. How does the world see you ? L’été indien (je n’ose même pas avouer de quelle version il s’agit).

Grand moment de solitude : oui, j’ai cette daube dans mon I-Tunes. C’est marrant, dès qu’il est question de la manière dont mon entourage me voit, ça sort une daube absolue… (cf. point 3)

15. Will you have a happy life ? L’aigle noir, Barbara


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No comment…


16. What do your friends really think of you ? Desire, U2


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Excellent ! Que tous ceux qui brûlent d’un désir secret se dévoilent…


17. Do people secretly lust after you ? I never talk to strangers, Tom Waits

Philippe, tu n’es pas un étranger. N’hésite plus.


18. How can I make myself happy ? One of those Days, Rabih Abou-Khalil

A Paques, ou à la Trinité ?


19. What should you do with your life ? Onde sensuelle, M


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Décidemment, une sorte de thématique se dessine.


20. Will you ever have children ? « Dans les bruyères », La damnation de Faust, Gounod

Vu que je ne me promène jamais dans les bruyères, question de principe, il est fort peu probable que je connaisse jamais les joies de l’enfantement, qui enorgueillit l’homme et ennoblit la femme.


21. What would you strip to ? Take me out, Scissor Sisters


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Avant ou après le strip ?


22. If a man in a van offered you candy, what would you do ? Haemoglobin, Placebo

Sobre, mais efficace.


23. What does your mum think of you ? Elisabeth, Thomas Fersen

Comme tout ce qui concerne ma mère, cette réponse est cryptique. Penser à en parler au monsieur de la tête.


24. What is your deep dark secret ? Out the blue, John Lennon

On a fait pire, comme secret inavouable. Ce n’est pas avec ça que je vais réussir mon N.E.W.T.S. de Defense against the Dark Arts.


25. What is your mortal enemy’s theme ? The national Front Disco, Morrissey

Hé hé !


26. What’s your personality like ? L’histoire du loup dans la bergerie, Charlelie Couture

Penser à en parler au monsieur de la tête, bis.


27. Which will be played at your wedding ? Toujours quand tu dors, Mano Solo


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J’hésite à y voir un signal fort…


Quand j'aurai un peu moins deux mains gauches, et que j'aurai compris comment faire pour insérer de la musique sur ces pages (que ceux qui ont compris n'hésitent pas à m'expliquer), toute la vérité sonore sera faite (oui, même Dave). Depuis, j’ai compris – merci Radioblog – en revanche, pour Dave, j’ai pas pu…



A toi pour toujours,

Valentine

Dernières séances

Cher Philippe,

Si tu passes de bonnes vacances, si tu te la coules douce sur une plage proche ou lointaine, voici un petit conseil afin de ne pas gâcher tes dernières heures de farniente avant de te replonger dans le tourbillon de la maison de la Radio (pas mal atteinte, pendant les vacances, tu ne la reconnaîtras pas) : ne lis PAS Marilyn, dernières séances, de Michel Schneider. Je sais, ça a l'air bien, ça donne envie de découvrir la réalité des rapports de la blonde et de son psy - même si, comme moi, on n'a jamais vu un film avec Marilyn et qu'on n'a nullement l'intention d'en voir un -, bref, nos non-amis du marketing ont bien fait leur boulot pour favoriser notre acte d'achat. Sauf qu'à l'évidence, et comme souvent dans les services marketing des boîtes d'édition, et je sais de quoi je parle, ils n'ont jamais lu un livre. Car s'ils l'avaient lu, ils sauraient que ce livre, outre qu'il est écrit avec le pied, n'est ni fait ni à faire.
Certes, pour quiconque aurait envie de sauter d'anecdotes avortées en pseudo révélations croustillantes, cela pourrait constituer une bonne occupation. Mais vite saoûlante, sans compter que la lecture de Voici est sans doute plus efficace dans cette optique. Mais si jamais tu pensais pouvoir passer un bon moment de lecture, agrémenté d'une plongée dans l'âme noire de la blonde et dans la relation insane qu'elle entretint avec son psy, tu en seras pour tes frais.
Un exemple de ce que tu n'y liras pas, car je suis sûre que tu entendras mon conseil :

Los Angeles, la cité des anges, était devenue la cité des rêves. La rencontre de Roméo Greenschpoon devenu Ralph Greenson [son psy, donc], et de Norma Jean Baker alias Marilyn Monroe, ne pouvait avoir lieu qu'à Hollywood. [...] C'est là que la psychanalyse et le cinéma vécurent leur liaison fatale.( p.28)

Eh bien, vois-tu, à mes yeux, cette manière de ne nous épargner aucun cliché, de tirer des généralités de rien, et de se placer dans la position supérieure de celui qui a bien compris les desseins des uns et des autres, celui qui maîtrise les destins et saura nous les dévoiler, si on est sages, cette manière de faire, de dire et d'écrire me fait vomir. Je crois bien que c'est tout ce que je déteste, et en lisant ces pages (je suis quand même allée jusqu'à la page 150, j'espérais sincèrement que cela allait s'arranger), je n'ai pu m'empêcher de penser à la biographie que Daniela Lumbroso a osé écrire sur Françoise Dolto. Je ne l'ai pas lue, mais je l'ai entendue en parler, face à toi, d'ailleurs, et ensuite j'en ai lus quelques extraits, et c'est exactement ça : une construction bâtarde, servie par une écriture à la fois prétentieuse et insipide et par un ego qui joue au démiurge - et s'y perd. N'est pas Houellebecq qui veut.
Quant à Marilyn, les photos de Stern permettent sans doute bien mieux d'en approcher un visage inédit.
Voilà. Et puis sinon, sur les conseils des uns et des autres, j'ai fini par lire Je l'aimais de Gavalda, et vraiment, malgré toute ma bonne volonté, je ne l'aime pas. Les 30 premières pages sont époustouflantes, et puis on tombe dans un mélo mal écrit et systématique, prévisible et souvent plat. C'est dommage, d'ailleurs, vu le début, qui m'a pas mal fait penser à Fargues, en effet.
Pour finir, donc, une citation de la Théorie quantitative de la démence, de Will Self, qui a le don de me réjouir, ivre ou pas :

Il n'y avait personne dans l'immense pavillon, à part lui, moi et une gouvernante âgée, Mme Hogg, une femme tellement portée sur le fatalisme calviniste qu'elle pouvait regarder béatement une poularde s'enflammer dans le fourneau sans songer à régler le feu.

A toi pour toujours,

Valentine