25 juillet 2007

Harry, un ami qui vous veut du bien

Cher Philippe,

La chair n'est plus vraiment triste, je n'ai toujours pas lu tous les livres, mais j'ai fini HP (et non, à l'HP).
A présent, JE SAIS.
Pfff......
Je pourrais révéler la fin sur cette page - un vrai spoiler, ça devrait me permettre de remonter en page 1 sur Google, non? - mais je ne le ferai pas. Et non. Si tu veux savoir comment ça finit, tu n'as qu'à le lire : après tous les livres que le parrain t'a forcé à lire cette année, ça ne sera jamais qu'un pavé de plus. Et m'est avis que tu en tireras plus de plaisir que de lire Lait noir de l'aube, de Jean Clair... Et puis au moins, JK Rowling ne risque pas de te renvoyer dans tes cordes, et à tes chères études, après la lecture, c'est toujours ça de pris.
Voilà.
Il m'a fallu 7 tomes pour connaître la fin d'HP, et des années d'attente. J'espère qu'il ne me faudra pas attendre 7 saisons de la Panique au Mangin Palace pour arriver à mes fins avec toi.

A toi pour toujours,

Valentine

18 juillet 2007

100

Cher Philippe,

8 mois, cent billets, 4630 visiteurs, 9600 pages vues, depuis le monde entier : imagine qu'on sait mon amour pour toi jusqu'en Malaisie, en Nouvelle Zélande et au Burkina Faso.
Une enluminure représentant Tristan buvant le philtre d'amour que la belle Yseult vient de lui tendre s'imposait donc pour célébrer ces cent premiers billets, et saluer ceux qui suivront, où je tenterai, avec encore plus d'ardeur, de te prendre à mes rets.


Cent

C'est l'âge auquel notre amour ne s'éteindra pas, parce qu'il est éternel et ne finira jamais.
C'est l'âge auquel je voudrais mourir, et pourtant l'idée que cela ne soit que dans 67 ans me remplit d'effroi : c'est bien court, seulement deux vies comme la mienne à vivre encore.
C'est le nombre de fois où je serais bien inspirée de tourner ma langue dans ma bouche avant de l'ouvrir, et notamment en ces pages.
C'est à peu de choses près le coefficient multiplicateur qui existe entre mon salaire et celui de Pascal Nègre.
C'est, sur une échelle de 1 à 100, le degré de désespoir qui m'accable devant ton silence.

Sang

D'encre, quand j'imagine que je pourrais ne pas te retrouver sur les ondes à la rentrée.
Mauvais, quand je pense que dans quelques mois, je quitterai définitivement l'âge d'Alexandre, et que je serai loin d'avoir entrepris, et encore moins achevé, ce qui me tenait à coeur.
Bleu, quand j'ai eu le mauvais goût de vouloir épouser un noble très fin de race - rassure-toi, c'était avant de t'aimer.
Mêlé, comme Hermione, Snape et Tom Riddle.
Froid, dont je n'ai pas manqué lors de mes dernières négociations avec mon banquier.
Un coup m'en prend, quand je songe à la bêtise crasse des dirigeants de France Inter.
J'en sue, ainsi que d'eau, pour me retenir d'expliquer à mon odieuse chef tout le mal que je pense d'elle.
Chaud, quand je pense à toi le soir à la brune.

Sens

Comme le plaisir du même nom, dont tu es à mes yeux l'incarnation.
Comme les cinq que j'aimerais que tu flattes, même si jusqu'à présent, tu n'en émoustilles qu'un seul.
Dessus dessous, l'état dans lequel je suis quand je t'écoute.
Pratique, celui dont je manque parfois cruellement.
Commun, celui que je déteste, surtout quand on se réfugie derrière lui.
Interdit, celui que j'aimerais transgresser avec toi.

Sans

Sans toi, la vie ne serait rien;
Sans vergogne, la vie serait ennuyeuse;
Sans hésitation, le oui que je te dirai;
Sans mentir, le plaisir de savoir que l'on me lit;
Sans Sexcie, Val, Sandra, Jenny, Kalliope, Elsa, Antonin, Maxime, Philippe, Gaët, Harrybobach, Olaxius, Alexandrine, Ink, Bert, Sister Dew, Willow, Karine B, Eric, Colimar, et tous les autres qui me font l'honneur de revenir me lire, ce blog n'aurait pas d'intérêt.

A toi pour toujours,

Valentine

15 juillet 2007

J'étais derrière toi

Cher Philippe,


Les vacances, c'est bien quand on en a. Le reste du temps, on s'ennuie. Tu me manques, je n'ai pas allumé ma radio depuis des semaines, et en attendant, le 21 juillet, la sortie d'Harry Potter and the Deathly Hallows, je m'ennuie. Alors je lis, parce que c'est encore ce que je sais faire de mieux, et voilà que je viens de dévorer J'étais derrière toi, de Nicolas Fargues - comme tu l'aurais dit en mauvais garçon: 217 pages, chez POL, pour 17 euros.
Eh bien vois-tu, cher Philippe, c'est le genre de livre qui fait tout bizarre à l'intérieur, et qu'on se prend en pleine gueule, tellement il semble avoir été écrit pour soi. Une histoire de couple qui se sépare, une de plus, comme on en a lues mille fois, mais c'est pourtant celle-là qui fait mouche, et qu'on retient. Une manière assez sadique de passer ses propres bassesses au crible, et de les avouer. Avouer l'inavouable, se peindre soi-même comme une larve, avec tout ce que l'aveu d'écriture a d'hypocrite, parce que si on lit, c'est déjà qu'on pardonne, mais aveu tout de même, et aveu qui dérange, en plein à la manière du Roman russe d'Emmanuel Carrère.
Je voudrais t'en citer mille passages, mais le mieux est encore que tu ailles le lire, et que tu me dises si tu te reconnais en cet homme qui a attendu la trentaine pour souffrir. Ou plutôt, pour découvrir que je pouvais souffrir comme tout le monde et que ma soi-disant distance en toute circonstance, purement théorique, purement idéaliste, purement littéraire, que tout ça ne faisait pas le poids face à un vrai coup dans la gueule bien banal, franc et massif. La trentaine pour devenir un adulte, en fait. Tu sais, les vrais problèmes, je n'en avais jamais vraiment eu. Je ne suis pas un enfant traumatisé, il n'y a rien d'objectivement dramatique dans mon histoire. Je n'ai pas été abandonné, je n'ai pas été violé, pas battu, mes parents ne se sont pas foutu sur la gueule devant moi, mon père a tué personne, il a pas été en prison, il buvait pas, ma mère a pas fait la pute pour me nourrir, j'ai pas été témoin d'horreurs, de meurtres, de génocides, de déportation ou de trucs de ce genre. Mon histoire, elle est parfaitement banale, bourgeoise.

En somme, une histoire universelle, celle des gens sans accident.

A toi pour toujours,

Valentine


L'illustration est une photo d'Hans Bellmer


08 juillet 2007

Piqûre de rappel, II


Cher Philippe,

C'est l'été, mais comme chacun sait, depuis que Sarkozy a été élu, il pleut. Il faut donc s'occuper. Quoi de mieux, ainsi, que de passer des heures à farfouiller de blog en blog, à la recherche d'informations captivantes sur des sujets essentiels - par exemple Philippe Collin, la Panique au Mangin Palace ou le devenir de la Bande à Bonnaud ? Aussi est-il plus que probable que de nouveaux lecteurs nous rejoignent - malgré la terrible trahison de Google qui me tient punie au purgatoire des pages qu'on ne regarde jamais (c'est-à-dire, toutes les pages, sauf la première) -, sauf que ces nouveaux lecteurs, débarquant en plein été, saison surtout marquée par le fait que les Paniques du dimanche sont des rediffusions, risquent d'être un peu perdus dans le foisonnement de ces 98 billets.
Aussi vais-je me permettre de les orienter à travers ces pages, afin qu'ils sachent comment je suis tombée amoureuse de Philippe Collin.
Evidemment, je sais que l'amour ne s'explique pas, se justifie encore moins, et ne se plaide surtout pas, pourtant je me suis risquée, depuis huit mois, à t'appeler, à te supplier parfois, à te provoquer même, voire à te menacer, mais rien n'y fit : tu restas à jamais silencieux. Ni pour Noël, ni pour la soixante-neuvième émission, dont je t'avais pourtant soufflé le canevas idéal, ni pour la dernière, tu ne te manifestas. J'eus beau te menacer d'élire un autre Valentin, toujours tu te dérobas à mes mots.
Dieu sait pourtant si je les économisais pas pour te plaire, mes mots, et sur les sujets les plus variés: le six décembre, n'étais-je pas sur le pont pour te parler de Nicolas, le vrai, sept mois avant l'avènement de l'imposteur que l'on sait ? Fidèle auditrice de toujours, n'ai-je pas rendu hommage aux institutions de France Inter - enfin, je veux parler du temps où France Inter était encore une radio écoutable, et dont les dirigeants ne se tiraient pas une balle dans le pied en passant à la trappe les troublions qui dérangent?
Et je ne te parle même pas des quelques billets sortis de nulle part, mais qui me plaisaient royalement, comme cette inconnue de la Seine, cette découverte de Virginie Despentes, ou, bien sûr, cet homme dont je serais amoureuse si je ne t'aimais déjà: Emmanuel Carrère. Que dire encore de ces autres billets, où l'amour de toi me dictait de longues pages, ou de plus brèves , ou encore de toutes ces villes que je foulais en ne pensant qu'à toi - Marseille, où l'on me lit et où on t'écoute, Marrakech, où je vivrais volontiers avec toi ?

Eh bien, de tous ces mots, il n'y a sans doute rien à dire, sinon que je continue à croire que tu les a lus, à espérer qu'ils continueront à avoir leur raison d'être à la rentrée des ondes, et qu'ils trouveront l'heur de plaire à ceux qui me font l'honneur de me lire.

A toi pour toujours,

Valentine

07 juillet 2007

CQFD


Depuis que Sarkozy a été élu, il pleut.





La photo a été prise par FranKc

01 juillet 2007

Arcanes mineures

Cher Philippe,

Un malheur n'arrivant jamais seul, voilà que le temple que je t'ai dédié a été rétrogradé à la troisième page dans les arcanes du grand agent orwellien google.
Certes, c'est un bien petit malheur, comparé à ceux que je dénonçais plus haut, et à tous ceux qui nous attendent, en ces temps troublés, néanmoins, il ajoute à ma peine : tu ne me parles pas, tu n'as pas répondu à mon invitation - car je ne crois pas, moi, que le baiser brûlant de la dernière Panique au Mangin Palace m'ait été destiné - et je tombe à présent dans les limbes informatiques où personne ne me trouvera plus. Sans doute ne fais-je pas assez d'audience, et la sanction est d'actualité. Peut-être ne suis-je pas assez assidue à te chanter - mais Philippe, mon chant résonne dans le silence depuis si longtemps que ma voix s'y épuise parfois, accablée que je suis par la vanité de mon entreprise. Ou peut-être es-tu toi-même à l'origine de cette dégradation - comme on dégrade un officier fautif - , peut-être as-tu trouvé le moyen de me faire taire, las de tant de propos qui flattent ton orgueil mais menacent ta paix?

Qu'importe : là comme ailleurs, je saurai résister, et personne ne saura m'empêcher de dire au monde la passion que je porte à Philippe Collin.

Valentine


Pierre Alechinsky, Aquarelle, 1998