19 mars 2007

In love with...


Cher Philippe,

Je suis peinée, tu t'en doutes, de ton silence : j'espérais qu'après mon dernier billet, tu profiterais de mes vacances pour me laisser enfin un mot, un signe, mais une fois de plus, rien. Pourtant, tu aurais pu me m'écrire tant de choses ! Par exemple, proposer de me rencontrer dans un lieu cosy et discret afin de m'expliquer, au creux de l'oreille, pourquoi l'émission un rien coquine que je te suggérais de faire l'autre dimanche n'était pas tout à fait réalisable sur une antenne du service public... Tu aurais pu aussi me laisser quelques mots qui auraient dit ta curiosité à mon égard, ou tout autre sentiment, fût-il désagréable à entendre. Tu aurais pu encore, d'une seule parole, me guérir de toi en me faisant comprendre que je n'étais pas digne de te recevoir. Tu aurais pu enfin m'intimer l'ordre d'arrêter de babiller à tort et à travers, de te foutre la paix une fois pour toutes et de te laisser faire ton travail, y'en a qui bossent, merde.
Mais non.
Alors voilà, il faut que tu le saches, je vais peut-être finir par tomber amoureuse de quelqu'un d'autre. Après tout, d'autres que toi me lisent, et me répondent, eux, ce qui me réjouit. Qui sait si certains d'entre eux ne seraient pas ravis de susurrer quelques mots au creux de mon oreille ? A moins que je ne m'entiche d'un autre Valentin...
Dans les deux cas, ce serait terrible, puisque non seulement je ne serais plus amoureuse de toi - et nulle inconnue ne te consacrera plus son temps, son énergie, et tout ce qui la constitue-, mais surtout, ces pages se transformeraient en temple de mon nouvel amoureux, qui profiterait de facto de ta notoriété... Imagine, on taperait "Philippe Collin" sur Google, on serait dirigé sur cette page, et la première chose qu'on y lirait, ce serait :

Je suis amoureuse de Nicolas Demorand.

Bon, d'accord, ce n'est qu'un exemple, et un clin d'oeil, mais fais quand même gaffe....

A toi pour toujours (mais peut-être plus pour très longtemps),

Valentine


La photo qui illustre ce billet est d'Hervé Guibert

3 commentaires:

Anonyme a dit…

tout de même mademoiselle valentine, vous êtes très attachée à france inter finalement et définitivement une personne de très bon goût.

Valentine a dit…

Merci Sandra, et à vous lire, je crois que vous le savez comme moi: France Inter, une fois qu'on est tombée dedans...

Anonyme a dit…

Chère Valentine,

Peut-être pourriez-nous fonder une association pour y évoquer non nos amis imaginaires mais nos amants imaginaires radiophoniques ?