09 mars 2007

Pour le plaisir


Cher Philippe.


Figure-toi que le sort, et l’ironie qui le caractérise, a décidé que je ne serai pas là pour t’entendre ce dimanche, alors que je tire des plans sur cette comète depuis maintenant presque 6 semaines. Mais voilà, dimanche, je serai à Prague, et n’aurai aucun moyen de savoir si, comme je l’espère, tu as choisi de consacrer cette émission au thème qui s’imposait.
Alors, comme on n’est jamais si bien servi que par soi-même, voici la soixante-neuvième émission par laquelle j’aurais aimé être réveillée.


A priori, nous serions ce matin le dimanche 11 mars 2007, 11h06, bonjour à toi, l’ami. Cette semaine, dans Panique au Mangin Palace, tu es bombasse, tu es Geisha, tu es brouette thaïlandaise, tu es sex-toy ou danse des sept voiles, et tu es aussi Sylvia Christel. Oui tu l’auras compris l’ami, ce matin tu es érotisme, et tu pars à la recherche du plaisir.
A l’heure où, comme chaque année, la journée de la femme a été l’occasion de rappeler que parmi ses droits fondamentaux figurait, et en bonne place, le droit au plaisir, et à l’heure où le magazine
Elle titre « Sexe : ce que veulent les hommes », la Panique au Mangin Palace a décidé ce matin, pendant 53 minutes, d’explorer les multiples facettes du désir. Donc, dans l’heure qui vient, nous allons tenter de te raconter une histoire illustrée, mais toujours décalée, celle du plaisir, et des moyens d’y parvenir.
Pour commencer, de Marie-Madeleine à Lady Chatterley, en passant par Justine et Juliette, il faut retracer l’histoire des belles pécheresses dont les gémissements ont marqué l’imaginaire de tous les garçons et les filles de nos âges.
Ensuite, nous essayerons durant quelques minutes de te décrire les secrets d’un orgasme réussi, et nous te ferons entendre quelques unes des scènes les plus sensuelles de la littérature et du cinéma. On enchaînera d’ailleurs sur une petite surprise de Gérard Depardieu, qui viendra te raconter les secrets du tournage des
Valseuses.
Et puis, dans la foulée, nous te dévoilerons par quel procédé tenu secret Nicolas Sarkozy a réussi à piquer sa jeune et jolie femme au pauvre Jacques Martin, et comment François Hollande s’y est pris pour mériter sa réputation de premier séducteur du PS.
Et enfin te raconter ce qu’ont vécu Monique et JC, après avoir accepté de retrouver des amis aux
Chandelles, un des hauts lieux de la nuit parisienne, et comment Jean-Claude a eu la surprise de sa vie en découvrant la nature de ce club pas tout à fait comme les autres.
Une seule mission, tenter de chahuter tes zygomatiques. On est dimanche matin, on est bien, et le décollage est imminent. Allez, c’est parti, c’est la
Panique au Mangin Palace, alors bien sûr, monte le son, et bonne bourre !

Là, on entendrait l’inoubliable Tout doucement, puis tu enchaînerais par une ©ollinade dont toi seul as le secret :


Tout doucement, c’est ce que chantait Bibie en 1985, et ce que des milliers de jeunes femmes ne cessent de répéter au creux de l’oreille de leurs amants, si bien que les préliminaires interminables, c’est pour qui, hein ? C’est pour bibi.


Comme je ne peux que fantasmer le corps de cette émission idéale, je me contenterai de t'en dévoiler ici quelques images suggestives:




Enfin, il serait 11h57, et l'émission toucherait à son terme:


Alors, nous voici donc arrivés au terme de notre voyage à travers l’érotisme. De l’art de rendre fou un homme aux mille subtilités sensuelles du Kama-Sutra, en passant par les secrets d’une pipe au miel réussie, nous t’avons dressé un panorama subjectif et incomplet des joies du sexe.
Alors pour résumer, c’est quoi, le plaisir ?
C’est bien sûr quand, après que les lentes et exquises caresses de ton partenaire ont enflammé chacun de tes sens, ivre de désir, haletant, tu te confonds enfin à son corps brûlant, et que le rythme délicieux qui s’imprime alors à vos deux corps enlacés te donne soudain le sentiment qu’un feu d’artifice éclate en toi, d’une force inouïe, te renversant d’un plaisir dont tu ne soupçonnais même pas l’existence.
Mais c’est aussi quand, vers la mi avril en général, installé à la terrasse d’un café, tu deviens comme fou, tous tes sens subitement en alerte au spectacle d’un incessant ballet de jupes virevoltantes révélant juste ce qu’il faut de jambes fines et dorées, et que tu prends soudain conscience que, cette fois ça y est, c’est le printemps.
Et pour finir, mon ami, le plaisir, c’est glisser un orteil hors du lit, courir ouvrir les volets afin de laisser entrer le soleil dominical dans ta chambre encore embrumée des passions de la nuit, et revenir, frissonnante, te pelotonner sous la chaleur de la couette pour jouir, sans entraves, de l’inflexion d’une voix chère, en rêvant qu’elle ne se taise jamais.
Voilà, fin du
soixante-neuvième épisode, fin de l’orgasme.


A toi pour toujours,


Valentine


6 commentaires:

Anonyme a dit…

Quel talent bravo , bravissimo et surtout l'amie de lâchez rien!!!
Olivier

Anonyme a dit…

"il y a le feu dans l'ordinateur, je continue ?"
bravo mademoiselle !

Anonyme a dit…

Bonjour Valentine,

décidément toujours belle plume, un brin perverse, mais j'ajouterais: peut être est-ce ce détail là qui manque au dénommé Collin Philippe?
Je ne vous ai toujours pas demasquée. Cela me fait justement penser au visages cachés figurant sur le site web de la Panique. Sans doute le feuilleton en est-il plus passionnant. En vous souhaitant de garder tout le rafinement qui sied à une telle chronique Collinesque.
Très cordialement

Alexandrine

Anonyme a dit…

Absolument génial! On aurait vraiment aimé avoir l'émission en entier de cet épisode total foutraque!
Salut à toi Valentine, continue à chahuter nos zygomatiques, car tu remplis très bien cette mission!

Valentine a dit…

Je rentre de Prague à l'instant, et l'intense déception que j'ai ressentie en découvrant que mes attentes collinesques n'avaient pas été suivies d'effet - les sports de combat, non mais vraiment, où va-t-on?!? - a été aussitôt dépassée par l'immense plaisir, toujours lui, de lire vos commentaires.
A bientôt, donc.

Valentine

Anonyme a dit…

Je pense que ce P.C. n'est décidemment pas digne de te recevoir...
Il ne peut que connaître ton existence et ne se manifeste visiblement pas.
A moins que ce P.C. soit l'auteur de ce blog mais j'en doute fort.
Un homme ne peut décrire à ce point la passion amoureuse.
Oublie le.
PS:Très belle écriture, très beaux choix illustratifs...