05 décembre 2006

Vienne la nuit, sonne l'heure

Cher Philippe,

Aujourd'hui, je suis un peu fâchée, ou bougonne, car le temps passe, et tu ne viens pas, pas encore, je sais, mais que veux-tu, je tremble d'impatience à l'idée de te serrer dans mes bras et de sentir enfin ton souffle sur ma nuque, tes lèvres sur les miennes, tes mains sur les courbes embrasées de mon corps...
Mais mon bien aimé, si tu ne viens pas, comment veux-tu que nos yeux se rencontrèrent ?

En attendant que ce jour béni arrive - peut-être pas sur un bateau, non, et je ne porterai pas de châle, Dieu m'en préserve - que dois-je faire pour te plaire, mon bien aimé ?

Dis-moi, et tu seras exaucé.
Demande, et tu recevras.
Exige, et tu seras comblé.

Mais toi, que feras-tu, en cette tendre nuit ? Me verras-tu, rougiras-tu, pâliras-tu à ma vue ? Parieras-tu sur toi-même que tu me baiseras la main, sous peine de passer pour indigne ? Demanderas-tu qui est cette dame, là-bas, qui enseigne aux torches à briller clair ? Ou bien n'aimeras-tu pas comment je serais habillée, cette étoffe que tu n'auras pas choisie ? A moins, enfin, que tu ne trouves mon profil trop accusé, ma peau trop fragile, mes pommettes trop saillantes, mes traits trop tirés...
Tu vois, mon doux ami, il existe mille façons de tomber amoureux, et je suis sûre que celle qui nous est réservée sera sublime.

A condition, bien sûr, que tu ne laisses pas filer l'heure...

A toi pour toujours,

Valentine


Aucun commentaire: