18 décembre 2006

Toi, même au bout du monde

Cher Philippe,

Ce week-end, j'ai vécu une expérience qui m'a emplie d'une joie indicible. Alors que depuis cinquante et quelques semaines, c'est seule, et en général dans mon lit, que je t'écoute le dimanche matin, ce dimanche, c'est au loin, et entourée d'amis chers, que je t'ai entendu. Et surtout, que j'ai eu le bonheur de constater que ces amis chers t'aimaient autant que moi - bon, un peu moins, quand même, mais beaucoup. Même au pays de l'exagération, tes inventions furent fort goûtées et accueillies de francs éclats de rire, le tout en dégustant un plantureux petit déjeuner, qui, comme tes bons mots, allait nous rassasier pour un moment. Et comme mes amis chers sont des amis de bons goût qui ne rechignent pas à mater les beaux derrières, la question a fini par surgir : il est joli garçon, le Collin ? Tu imagines bien qu'aussitôt, je mourus d'envie de crier que oui, tu l'étais, et le plus joli encore, mais primo, si tu m'as bien suivie, tu sais que je n'en sais rien - même si plus je t'imagine et plus je t'imagine à mon goût, une espèce d'alpha male qui n'aurait pas oublié d'avoir un cerveau (et son mode d'emploi). Et secundo, toute manifestation excessive d'enthousiasme à ton endroit eût paru déplacée aux yeux de mes amis, qui ignorent tout de cet autel que je te dresse chaque jour. Alors je me suis contentée d'une réponse évasive, du type on le dit, mais on ne le connaît que masqué, ou, un type si fort ne peut pas être vraiment vilain. Ce faisant, en moi-même, je me suis sentie un peu dans ton secret, ton intimité, et j'ai bien aimé cette sensation.
Lovely.

Voilà, j'avais prévu de te parler aussi d'Hervé Guibert, choix assez éloigné de ce qui précède, tu en conviendras, mais l'heure tourne, et je ne voudrais pas hâter mes mots à son propos, non que je les hâte au tien, mais le tien, j'y consacre chacune de mes journées, tandis que le sien, je ne le louerai peut-être qu'une seule fois.
Et je voudrais prendre le temps de dire, de signifier le tout que ça me fait de le lire, l'incroyable gifle, l'incrédulité, la curiosité malsaine et l'admiration sans bornes. Alors ce sera pour la prochaine fois.

A toi pour toujours,

Valentine

Aucun commentaire: