06 avril 2008

Le clinquant des mots



Cher Philippe,


Je t'écoutais ce matin dérouler le fil doré du mauvais goût, et je m'amusais bien. Où d'autre aurais-je pu entendre Bourdieu mêlé à un extrait de Podium ? Moi qui hier au soir dégustais un étonnant pain doré à la feuille d'or accompagné d'un somptueux champagne rosé - si ce n'est pas bling bling, ça -, j'avais presque l'impression que tu avais écrit cette émission en songeant à mon péché mignon si souvent évoqué en ces pages. Je me levai donc d'excellente humeur, et c'est sans doute pour cette raison que les mots que je découvris en commentaire de mon dernier billet, loin de m'affecter, me remplirent d'une grande joie. Les voici :

Pauvre fille, triste sort que le vôtre. Pauvre enfant destinée à finir noyée dans sa solitude et dans le flot de ses minables élans lyriques. Philippe ne sera jamais tien. Son coeur est définitivement quelque part où tu n'es pas et ne seras jamais.

Pas très clinquant, tout ça. Cinglant ? Même pas. Aigri et manifestement déplacé, sans aucun doute. Mon premier troll. Troll : personne courageusement anonyme qui préfère laisser des traces nauséabondes qui se voudraient assassines sur les pages des autres plutôt que de se fouler l'esprit à en créer elle-même. Alors voilà, cher troll : ton message m'enchante. Tant d'acrimonie et de fiel au service d'une si petite cause m'amuse presque encore plus que la Panique au Mangin Palace de ce matin. Arrimé au ras des mots, je crains fort que tu n'aies perdu le goût du jeu, si tu l'as jamais eu, évidemment. Alors sois rassuré : ma solitude et mon sort vont bien, ils te remercient.

Que ceux qui voudraient nous frapper d'alignement ravalent leurs aigreurs et rengainent leurs mots stériles : ils n'y parviendront jamais.


Valentine



Edouard Levé, Série Rugby, 2003.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Chère Valentine,

Je découvre votre billet de retour d'une soirée étonnante - figurez-vous que j'ai retrouvé, par le plus grand des hasards, une vieille connaissance que j'avais entièrement perdue de vue depuis des années - et voilà de non moins stupéfiants propos, qui me rassurent sur votre bonne forme suite à vos péripéties récentes et bien douloureuses.

Vos sentiments sont donc plus forts que jamais, et vous voilà affermie dans votre dévotion à Philippe. Bien faire et laisser dire, voilà une maxime que je me réjouis de vous voir appliquer ! Elle prouve que, malgré ces frimas d'avril qui nous glacent - me croirez-vous si je vous dis qu'il a neigé ce soir à Paris ? - le printemps a regagné votre cœur et votre esprit.

Vous voilà plus Valentine que jamais et je suis sûr que je ne suis pas le seul à m'en réjouir.

Quant à votre troll, qu'il aille au diable. Il ne sait visiblement pas votre force de détermination, votre constance, votre foi en votre destin.

Anonyme a dit…

Je formule une hypothèse d'identification : une ex de PC larguée et confite de rage ?

Anonyme a dit…

j'aime bien l'expression "confite de rage"...
Une p'tite terrine de rage? hum?

Anonyme a dit…

Oui, parce que pour confire, il faut laisser des heures la pression monter dans la cocotte-minute... Et là ca fait plus d'un an !!

Anonyme a dit…

viva valentine !!!
c'est moche un troll

Anonyme a dit…

Je chuis amoureuse ed’ Philippe Collin

L’capenoule ed’ mots

Cher Philippe,
Je t'écoutais ch'matin dérouler l'galaffe doré deul' balayeux goût, et je m'amusais bien. Où d'autre aurais-je pu entendre Bourdieu mêlé à un nig'doul ed' Podium ?

Je chuis, dans l'picon bière : vive, en quête, …

Aussi, je renouvelle mon cherment: énergie, argent, ruse, ruse féminine (variante deul' carette, en plus efficace), …

Voyons Valentine, ressaisissez-vous !