17 octobre 2007

Dura lex, sed lex

Quand je suis à vélib, et qu'il n'y a plus de place disponible pour raccrocher l'engin, je suis en tort. C'est la loi.
Quand je rate une séance chez le monsieur de la tête, même si j'ai une bonne raison, je paye. C'est la loi.
Quand l'assemblée vote une loi scélérate, j'en subis les conséquences. C'est la loi.
Quand 53% d'un pays donne les pleins pouvoirs à un irresponsable, je deviens la cible de cet outre-pouvoir. C'est la loi.
Quand je vais chez le médecin, si je prends rendez-vous pour ne pas attendre trop longtemps dans la salle d'attente, je paye plus cher. C'est la loi.
Quand un malappris me raccroche au nez après m'avoir harcelée de paroles pendant une heure, je n'ai plus que mes yeux pour pleurer. C'est sa loi.
Quand mon odieuse chefaillonne me fait reprendre un texte dix fois de suite, pour finalement revenir à la version d'origine, je dois me taire. C'est la loi.
Quand je reçois une lettre d'Arnaud Lagardère, expliquant à tous les salariés du groupe qu'on le traîne injustement dans la boue et qu'il attend de chacun de nous un soutien sans faille, qu'il souhaite que nous fassions corps derrière lui pour défendre son honneur flétri, je n'ai pas le droit de rire. C'est la loi.
Quand j'aime et n'obtiens que le silence en réponse, je m'y plie. C'est la loi.

Ainsi ne pouvant faire que ce qui est juste fût fort, on a fait que ce qui est fort fût juste

Eh bien vois-tu, cher Philippe, rarement cette pensée pascalienne ne m'aura semblé si juste. Reste donc à la faire entendre avec force.

A toi pour toujours,

Valentine

Lucas Cranach, Allégorie de la justice, 1537

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour Valentine,
C’est de façon tout à fait fortuite que j’ai découvert votre blog, qui ne manque pas d’originalité, de pugnacité, d’humour et d’imagination. A tel point que rien n’empêche de penser que vous êtes en réalité une sympathique retraitée qui alimente son blog lorsque sa demi-douzaine de petits enfants ne l’occupent pas en préparations de pâtisseries, … ou un chauffeur routier à l’international, qui écouterait France Inter à longueur de journées dans son 15 tonnes …
Je plaisante, bien sûr.
J’ai un peu exploré vos messages et commentaires depuis juin, date de la disparition de l’émission «La bande à Bonnaud», et sauf erreur, je n’ai pas vu mention de l’existence d’un site sur lequel toutes les émissions peuvent être ré-écoutées (ou téléchargées) aussi je me permets de vous le signaler : http://www.la-bande-a-bonnaud.fr/
Peut-être cela vous permettra-t-il de patienter en attendant l’heureux élu, mais peut-être aussi aviez-vous déjà podcasté toutes les émissions à l’époque.
Ayant « commis » ce site, non parce que ChristianaimeSandraFreeman, mais par révolte vis-à-vis de la suppression de cette émission, je tiens à préciser qu’il ne faut pas tenter de télécharger tous les fichiers dans la même journée, sous peine de voir le site rendu inaccessible de façon automatique par l’hébergeur pendant 2 jours, comme cela s’est produit il y a peu.

Pénélope brodait en attendant son bien aimé. Valentine vous enrichissez «la toile» en attendant Philippe.
Bonne continuation.
Christian

Valentine a dit…

Bonjour Christian,

Mon arthrite me fait un peu souffrir, j'ai donc du mal à écrire, surtout avec tous ces petits-enfants qui braillent autour de moi, mais je vous réponds quand même pour vous dire que, si, bien sûr, je connais votre site - quand on est retraitée, il faut bien s'occuper :)- même si, c'est vrai, je garde précieusement un certain nombre d'émissions podcastées du temps de feu France Inter (j'ai ajouté un codicille à mon testament, pour qu'elles soient transmises à l'INA quand je ne serai plus...).
Je vais néanmoins m'empresser de faire savoir haut et fort à tous les gens de goût qu'on peut retrouver, chez vous, les voix qui ont fait nos délices.
Bien à vous,

Valentine