28 octobre 2007

Mieux est de ris que de larmes écrire

Cher Philippe,

Tu ne rêves pas, c'est bien moi qui ris sur cette page. Je te mentirais en disant que cette photo fut prise pendant la Panique de ce matin - non qu'elle n'ait été réussie, au contraire, elle fut particulièrement riche en ©ollinades. Mais voilà, ce rire, il n'était pas pour toi : quand je fus prise ainsi riant, je ne t'aimais pas encore. Je te connaissais, bien sûr, et sans doute l'amour que j'allais te vouer avait déjà pris le chemin de mon cœur, mais il était loin de la passion qui m'anime à présent.
Pourtant, c'est bien en me faisant rire que tu m'as séduite, et que tu continues à entretenir ma flamme, peut-être malgré toi. C'est comme cela que ce matin, je me suis retrouvée à écouter avec une attention toute particulière les dernières minutes de l'émission, attendant, attendant que le rire médétongnonesque te reprenne, comme il t'avait pris la semaine dernière. Car comment aurait-il pu ne pas te reprendre?
Je t'imaginais très bien : l'émission était presque finie, tu t'en étais très bien sorti, ne restaient donc que les remerciements traditionnels, une minute à peine et ton week-end commencerait. Sauf que voilà, tu savais très bien aussi, par cette espèce d'étrange pensée de derrière qui nous ramène à ce qu'on préférerait oublier, qu'à la fin de cette minute, tu allais devoir prononcer le nom de "She-Who-Must-Not-Be-Named", Elise Médétongnon, documentaliste de l'INA.
La semaine dernière, ça s'était soldé par un fiasco, à peine avais-tu réussi à aligner les syllabes maudites que le rire s'échappait de ta bouche, incontrôlable, et communicatif : derrière mon poste, je ressemblais alors trait pour trait à la photo du jour. Tu t'en voulais, tu savais que c'était injuste, qu'Elise ne méritait pas tant d'indignité, mais c'était bien plus fort que toi, et les trente dernières secondes de l'émission te parurent longues, très longues. Sans parler des excuses que tu te sentis obligé de présenter ensuite à la demoiselle (lui envoyas-tu une lettre, à Elise?), et qui te coûtèrent encore plus, parce qu'en les prononçant, tu sentais renaître en toi l'affreux rire de l'idiot. Bref, un terrible moment, mais qui allait te faire bien rire à chaque fois que tu y repenserais, en privé, de ces petites pensées qui réjouissent quand elles ressurgissent quand on ne s'y attend pas. Quand on ne s'y attend pas, c'était bien tout le problème, car ce matin, tu t'y attendais, et nécessairement, tu redoutais cette minute, cet instant où tu allais devoir y passer.
C'était du moins ce que je croyais. Aussi attendais-je avec une joie croissante la fin de la litanie, croyant percevoir ça et là des faiblesses dans ta voix, qui auraient trahi le rire montant. Tes circonvolutions ne dupaient personne : je savais bien, moi, que si tu passais tant de temps à remercier ton stagiaire Olivier Ferry, c'était pour repousser le moment de vérité, et je riais déjà, me réjouissant de ce qui allait suivre.
Et patatras !
Aujourd'hui, Elise avait été remplacée par Jennifer Gillot.
Adieu veau, vache, cochon, couvée : ton rire n'illuminerait pas ma journée. Un odieux soupçon, en revanche, vint le remplacer : mon amour, tu n'aurais quand même pas remercié Elise pour ne pas avoir à prononcer son nom ? Je ne t'en aimerais pas moins, sache-le, mais tout de même, cette pauvre Elise, remerciée parce qu'elle ne pouvait entrer bien dans les remerciements, ne méritait sans doute pas ça.


A toi pour toujours,

Valentine



4 commentaires:

Anonyme a dit…

ce billet mérite bien un sourire
et que vos dents sont jolies, il a bien de la chance Philippe

Anonyme a dit…

"femme qui rit à moitié dans ton lit"

Gaët et Kalliope réunies pour l'occasion(qui font des photos d'elles coupées pas exprès avec des macarons P. Hermé).

Anonyme a dit…

Juste pour plaisanter : cette photo me fait vaguement penser à la première fois où j'ai vu le brushing de Jean-Luc Hees (car on avait beau voir son visage en entier sur la photo, je n'ai remarqué que ses cheveux, tellement ils n'allaient pas avec sa voix), et à celle aussi où je suis tombée par hasard sur le visage de Frédéric Bonnaud, que j'écoutais presque chaque jour depuis des mois en lui collant par inadvertance le visage de ...Frédéric Beigbeder (pardon F. Bonnaud, je le jure je faisais pas exprès : c'est juste une preuve de plus du pouvoir nocif de la pub, même à très faibles doses, car je ne passe que par inadvertance devant le poste de TV).
Quant à Philippe C., j'arrive mieux à imaginer l'amphi d'histoire à Brest où il rencontra peut-être son complice Xavier M. (qui ne serait pas, par hasard, le fils d'une prof d'histoire géniale, dont ma meilleure amie de lycée me chantait sans cesse les louanges?) que le moindre de ses traits. C'est tout le charme de la radio...et de ce blog.

Anonyme a dit…

J’attends avec impatience le lundi qui suivra l’émission où Philippe Collin sera pris d’un fou rire, à s’en taper sur les cuisses.
Allez savoir pourquoi.