22 février 2008

L'Autre



C'est terrible, Philippe.

Je ne trouve même pas les mots pour dire les tourments qui m'assaillent depuis quelques jours.
Ce que je redoutais par-dessus tout s'est produit, et m'a laissée exsangue.
Oh, j'imagine bien le sourire sarcastique que tu dois afficher en lisant ces lignes, persuadé que ton mépris et ton silence furent une fois encore à l'origine de ce tourment. Tu ne m'as pas souhaité ma fête : la belle affaire ! Penses-tu vraiment que je souffrirais mille morts si ce n'était que cela ?
Si seulement ce n'était que cela.
Mais non, il a fallu que le destin s'en mêle, et je ne sais même pas, pauvre de moi, par où commencer pour t'avouer l'inavouable. Pourtant, je ne peux plus continuer à vivre dans la duplicité. À te mentir. Même si je sais que mes mensonges sont impardonnables.

Oui, Philippe, je suis coupable. Coupable de t'aimer, et de te l'avoir dit, et répété, encore et encore. Coupable d'avoir pris la terre à témoin de cet amour qui me consume, coupable de t'avoir consacré mes mots, mes heures, mon énergie. Coupable de n'avoir pas su me lier les mains pour résister à la tentation de t'écrire quand j'ai compris que la situation était en train de m'échapper, et que ma vie s'en trouverait à jamais bouleversée.
Hélas, je n'ai pas eu cette force, et, folle que j'étais, je n'ai pas su retenir les mots qui allaient m'être fatals. Tous ces mots que l'autre me jeta au visage avec une violence qui me glaça d'autant plus que je me savais coupable.
Coupable de t'aimer et de ne pas le lui avoir avoué, à lui. À l'autre.
Car il y a un autre, Philippe.
Mais sans doute devrais-je dire, à présent qu'il a découvert mon forfait: il y avait un autre.


4 commentaires:

Anonyme a dit…

aïe. les effets collatéraux des blogs. à votre disposition pour échanger sur le sujet.

Anonyme a dit…

Valentine, ce n'est pas bien ce que vous avez fait : vous rendez-vous compte que vous avez trahi Philippe Collin ?
Le drame qui vous accable n'est que le juste châtiment de votre inconstance !

Soyez dorénavant moins volage et le bonheur s'alliera à la vertu pour seconder vos desseins.

Valentine a dit…

Vous avez raison, cher Monsieur Kaplan, je suis punie par là où j'ai péché...
Si la Panique de ce matin avait été diffusée quelques semaines plus tôt, peut-être aurais-je été plus prudente, et aurais-je su défendre mes mensonges corps et âmes, bec et ongles?

Anonyme a dit…

Justement ! La Panique de ce dimanche vient à point pour souligner vos péchés...
Philippe a, visiblement, décidé de se venger de vous et force est de reconnaître qu'il a plutôt bien réussi, non ?

N'allez pas vous plaindre, dorénavant, de ses absences et bouderies...