04 février 2007

Glamorama



Cher Philippe,

Tu sais que j'aime me laisser réveiller par ta douce voix, mais ce matin, je ne t'ai pas écouté dans mon lit, lovée entre mes draps tout chauds encore de la nuit. Non, aujourd'hui, j'ai goûté une expérience nouvelle, je t'ai écouté dans mon bain.
Nue.
J'ai adoré cette sensation d'impudeur et de transgression, un peu comme si, puisque je pouvais t'entendre, tu n'étais qu'à une goutte de pouvoir me voir. Je ne sais pas si tu as déjà téléphoné depuis un bain, c'est une activité que je pratique aussi souvent que je le peux, et à chaque fois, c'est un grand bonheur : un seul petit mouvement et un clapotis nous trahit aux oreilles de notre correspondant, le tout étant de savoir si on a envie de se trahir, et de le laisser nous imaginer lui parlant en tenue d'Eve... Eh bien, ce matin, j'ai ressenti le même trouble plaisant.
Aussitôt remplacé par une intense satisfaction : rends-toi compte, hier soir très tard, je me plaignais à demi mots, les demi mots d'un post scriptum, de la nature un peu trop, comment dire ? testostéronée de ta précédente émission, de son côté gros bras, et je revendiquais quelques grammes de glamour dans un monde de brutes. Or, qu'entends-je ce matin, alors que je barbotte entre les bulles délicatement parfumées à la fleur d'oranger, seulement rafraîchie, dans cette chaleur moite, par le contact de la faïence contre ma nuque ? Je t'entends annoncer de ta belle voix que la Panique, aujourd'hui, m'apprendra tout des palaces.

Joie, joie, pleurs de joie.


Je crois que nulle parole ne saurait exprimer le bonheur que j'éprouvai en entendant ces quelques mots. Evidemment, je sais bien que tu ne t'es pas dit, hier soir, après avoir découvert mon billet que tu aurais guetté fébrilement tout le jour :

Foutredieu, Valentine n'a pas aimé l'émission de la semaine passée, et c'est vrai que j'ai un peu déconné avec mes histoires de gros camions, ça fait rêver qui, hein, Collin, ça fait rêver qui ces histoires de bahuts customisés ? Va falloir incontinent que je redresse le tir. Mais comment faire, vu que j'avais prévu une spéciale formule 1, avec la totale : des extraits de
Turbo, des articles de Tunning Mag, une interview exclusive de Bernard Darnish, et Jean-Claude et Monique à Magny-Cours. Or je sens bien qu'elle ne va pas kiffer Darnish, Valentine - en même temps, qui le kifferait, hein ?

Non, Philippe, je me doute bien que tu n'as pas passé la nuit à écrire une nouvelle émission, à collecter tous les sons, et à les monter, pour qu'au petit matin, mon voeu soit exaucé. Pourtant, ce matin, c'était un peu comme si je l'avais été.
Alors merci, cher Philippe, car même si j'ai failli me noyer de rire à plusieurs reprises, j'ai adoré cette émission. Parce qu'elle était brillante, comme souvent, et aussi parce que parmi les choses que j'aime bien, dans la vie, en plus de reposer, alanguie, dans un bain à bulles, il y a aller boire des cocktails au champagne dans les bars des palaces, comme je te le disais voilà quelques temps. Donc, si tu veux copier le Général, nous pourrons vivre notre nuit de noces au Crillon, mais en attendant, je t'offrirai une coupe au Meurice dès que cela te chantera.
Voilà, merci encore pour cette belle matinée, et puis, si tu as besoin d'inspiration pour l'émission de dans cinq semaines, tu peux compter sur moi...

A toi pour toujours,

Valentine


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Salut. Je viens de découvrir ton blog sur mister Collin, c'est hallucinant! Je me demande s'il est au courant ou pas? Moi aussi je l'adore, maispour d'autres raisons que les tiennes....

Enfin cela dit, je me disais, qu'est-ce qu'une femme de 33 ans comme toi, qui a l'air intelligente, qui écrit très bien, et qui se revendique sensuelle, peut encore être célibataire? C'est louche ton histoire, mais ton blog est très bien foutu, peut-être tombera-t-il dans tes filets.

Juste une question, tu parles d'une émission qui a lieu dans 5 semaines, tu connais les thèmes à l'avance toi? ça m'intéresse car je pratique un petit jeu avec certains amis le dimanche matin: une fois le thème lancé par ce furieux de collin, on doit deviner les extraits sonores qu'il a choisi, et si j'ai les thèmes en amont, tu imagines bien que je pourrais triompher facilement.

Si tu peux me donner les prochains tu es, ou savoir comment tu fais, je suis preneur.

Merci à toi, et persévère, peut-être vas-tu toi aussi triompher dans ta quête.

Eric.

Valentine a dit…

Eric,

Tu as raison, tout cela est louche. Allez, peut-être que je ne suis pas célibataire.
Peut-être que je suis déjà mariée.
Peut-être que je n'ai pas 33 ans.
Et peut-être que je ne désire pas vraiment épouser Philippe Collin.
Ou peut-être que si...

Si tout était transparent, on s'ennuierait beaucoup, non ?
Mais continue à me lire, tu finiras par en apprendre un peu plus.
Quant aux secrets des prochaines émissions, n'étant pas dans le secret des Dieux, je ne les connais pas plus que toi. Pourtant je peux te dire qu'à la place de la joyeuse bande de doux dingues, je ne manquerais pas d'apporter un soin tout particulier à l'émission de dans cinq semaines.
Si ces propos te paraissent cryptés, c'est parfaitement normal : raison de plus pour revenir me voir, car je compte bien les éclairer dans les prochaines semaines.

Valentine