09 décembre 2007

Belles endormies




Cher Philippe,

Belles endormies, nous étions sans doute nombreuses ce matin à t'attendre, blotties au fond de notre lit. Je l'étais, en tout cas, encore songeuse des événements récents - ces vraies-fausses Valentines se découvrant au détour d'un bouquet de roses lancé à la mer de tes admiratrices, cette incursion enchantée des rêves dans la réalité sur laquelle je reviendrai bientôt. Ce fut dans cet état d'esprit empreint d'un désir nostalgique, ce desiderium cher à Kalliope, que tu me pris ce matin.
J'emploie ce verbe à dessein, cher Philippe : ce matin, tu me pris comme un amant prend sa bien-aimée et la comble de plaisir, ce matin, j'étais ta maiko, et tu étais mon maître, mon shogun. Car comment ne pas songer à l'amour quand tu choisis de consacrer une émission entière au royaume de l'érotisme raffiné ? Quand tous tes mots laissent affleurer, dans un art très japonais de la suggestion, le désir et la passion ? Les esclaves sexuels, les rayons du soleil levant qui transpercent parfois la brume de ton quotidien, les mangas, la cuisine raffinée, délicate et codée, et, bien sûr, la geisha, véritable incarnation du raffinement des nuits japonaises. Mais surtout, surtout, comment ne pas imaginer que toute l'émission ne tendait qu'à nous conduire, subjugués, comme ces jolies Tokyoïtes, vers la plage d'Odaiba ? Tu devineras sans peine dans quel état de trouble me plongea cette idée de toi, laissant les rayons du soleil réchauffer ton corps nu...

Une geisha est une personne d'art, c'est une artiste, une danseuse, une musicienne. Ce sont des femmes élevées pour être élégantes, qui ont l'habitude d'une très grande discipline esthétique, et qui sont appelées dans les banquets pour servir le saké et animer la conversation. On peut faire appel à elles pour le flirt et la passion, le grand amour, mais on ne peut pas dire que ce soient des prostituées.
Panique au Mangin Palace, FI, dimanche 9 décembre, 11h25.


Philippe, laisse-moi devenir ta geisha.

Je danserai pour toi.
Si tu le désires, de mes lèvres s'élèvera le chant le plus harmonieux.
La douceur de ma bouche te rafraîchira tandis que mon corps enflammé t'apportera l'exquise brûlure du plus délicieux saké.
Et je crierai ton nom quand la passion nous emportera.


A toi pour toujours,


Valentine


Kitagawa Utamaro, estampe illustrant Le Poème de l'oreiller, Londres, British Museum, 1788.
Death in Vegas, Girls, BO du film Lost in Translation, Sofia Coppola, 2003

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Chère Valentine,

Vous cristallisez, enfin, vous sublimez.

J'ai été un peu déçu par la Panique" de ce matin : le sujet était difficile, mais quand même, je me suis dit : "il ne s'est pas foulé !"

Des reprises en japonais de chansons françaises, peu de collinades (copyright votre pomme), une certaine facilité, peu de créativité, à mon sens.

Dieu vous rende grâce pour sublimer ainsi cette 98e émission, par votre plume toujours si gracieuse qui retient le meilleur - le raffinement - et en fait un énième billet toujours plein d'amour pour Philippe.

C'est bô. C'est grand. C'est généreux. (C'est ça la France !)

Bien à vous et bon dimanche,

Monsieur Kaplan.

Anonyme a dit…

Chère Valentine,

J'aimerais joindre ce post à ma thèse : il illustre si parfaitement la persistance du dialogue entre "desiderium" et "cupido" dans le monde actuel... Moi aussi je suis fan de Kawabata, que j'ai découvert dans ma phase "littérature japonaise" il y a 4 ans. Ca me donne envie de m'y replonger et de réattaquer la tétralogie de Mishima. Je l'avoue, j'avais abandonné "Neiges de la fertilité" en cours de route.

Anonyme a dit…

Je suis amoureuse de Frédéric Pommier

Valentine a dit…

Pommier du Japon, n'est-ce pas ? (je sais, mon amoureux a une terrible influence sur moi...)
En tout cas, je suis heureuse de voir que mes admirations sont partagées par d'autres

Anonyme a dit…

Colimar, je me sens moins seul... moi aussi, je me consume pour Frédéric Pommier. Outre qu'il couvre de sa voix suave le MoDem (ou ce qu'il en reste... même si Bayrou est mon idole, je n'en suis pas moins réaliste), ce garçon murmure, susurre, carresse de sa voix... s'il pouvait un jour remplacer les hurlants Bernard G. Brigitte J. ou Bécasse S... j'en serais heureux : Frédéric Pommier mérite des interventions plus régulières... Avec Françoise Degoix, ils pourraient lancer une chorale...

Anonyme a dit…

Chère Valentine,

Ce n'est que récemment que j'ai découvert votre passion pour PC alors que la mienne naissait. Oui, les seules informations disponibles sur philippe collin sont vos sentiments pour lui.
J'ai vite rattrappé mon retard en lisant d'une traite toutes vos déclarations enflammées depuis plus d'un an maintenant. Et, dois-je l'avouer, je commence à attendre plus impatiemment l'expression de votre plume que la voix de PC. Aujourd'hui encore je me précipite sur votre prose avant d'écouter l'émission de dimanche. Je le sais, c'est une trahison, désolée Philippe. Mais il me semble que l'amoureuse dépasse le maitre...

Bien à vous

AL

Anonyme a dit…

Chère Valentine,

Si je ne vous ai pas découverte récemment, je dois dire que j'apprécie votre nouveauté: le "lien du haut à droite" (à quand une panique SM?)! Celui du moment m'a plu tout particulièrement... si Philippe baisse de régime en ce moment, pourquoi ne pas se rabattre sur James...

Macaronnement vôtre,

Célestine (!)

Valentine a dit…

Merci, Célestine, et gare aux tartelettes à l'orange...

Yorg, moi aussi, j'aimerais bien me faire réveiller par F. Pommier (dans le poste, bien sûr).

Al, vos propos me touchent, même s'ils ne feront pas plaisir à mon amoureux ; en même temps, libre à lui de se manifester pour exprimer son courroux. Ou de réaliser enfin la Panique dont on rêve : j'y reviendrai bientôt...

Anonyme a dit…

Chère Valentine,
une nouvelle piste pour charmer votre amoureux : le tricot!

http://tricotfrankenstein.blogspot.com/2007/04/panique-au-mangin-palace.html#c1172556257659602113

bien à vous,

Elsa