08 novembre 2006

Mea maxima culpa


Cher Philippe,



Oui, je sais, pour une amoureuse transie, je ne me fais pas beaucoup entendre. J'entends déjà tes récriminations : "comment ça, m'épouser, alors que tu n'es même pas capable de me poster un billet doux deux jours de suite?"
Et tu auras raison, te concède mon coeur qui saigne.
Mais tu dois bien te rendre compte qu'en attendant le plus beau jour de ma vie, celui où je remonterai l'allée de l'église au bras de mon vieux papa, impatiente de devenir l'astre de tes jours jusqu'à la fin de ces mêmes jours, en attendant, donc, je dois me plier à diverses obligations, qu'elles soient sociales, professionnelles, voire, n'ayons pas peur des mots, sentimentales - mais je te rassure d'emblée, ces dernières sont rares et n'ont, la plupart du temps, rien que de très sexuel.
Car enfin, Philippe, tu conviendras aisément qu'en dépit de tout l'amour que je te porte, je ne peux me résoudre à m'étioler lentement en attendant que tu te décides à me courtiser. Alors, de même que je ne saurais t'en vouloir, jusqu'à ce jour béni, de disperser ton corps et d'en dispenser les bienfaits aux nécessiteuses qui te croisent ou t'entourent, tu me permettras d'entretenir ma forme auprès de jeunes éphèbes qui n'ont ni ta virilité triomphante, ni ta fougue, mais dans les bras desquels je peux néanmoins entrapercevoir, telle une ignorante dans sa caverne, le pâle reflet de ce qui m'attend lorsque tu m'ouvriras les tiens.
Et peut-être me pardonneras-tu si je t'avoue que, parfois, cette idée du plaisir que d'autres que toi me permettent d'approcher, c'est en t'écoutant parler dans le poste que je la sens monter en moi.
A toi pour toujours,


Valentine

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