16 novembre 2006

Robe incarnat




Cher Philippe,


Pour une raison que je ne m'explique toujours pas bien, je me suis laissé entraîner, comme chaque année, en fait, à fêter le BJ. Ajouté à la probable accession de Ségolène Royal au poste de championne du PS dans moins de deux heures, cela suffit à décrédibiliser ma journée, qui n'avait par ailleurs pas commencé sous les meilleurs auspices. Et quand je suis fatiguée, c'est l'équilibre du monde qui vacille.
Car vois-tu, mon coeur, mon métier, c'est de vendre de l'amour.
Avec la bouche, avec la main.
Mais pas comme tu l'entends, oh non - je te vois déjà te bidonner comme un adolescent prépubère, mais non.
Avec la bouche, on peut les dire, avec la main, les écrire, les mots d'amour.
Je t'en dirai plus à l'occasion, bien sûr, sur cet étrange métier. Et des mots d'amour, je saurai en murmurer qui seront neufs, et précieux, à tes oreilles, et qui ne seront que pour toi. Mais pas ce soir, parce que le beaujolais ne s'y prête guère - à quoi se prête-t-il d'ailleurs?

Alors, pour me faire pardonner cette absence momentanée de verve, une belle icône pour te rendre heureux - c'est en tout cas l'effet que, d'aussi loin qu'il me souvienne, elle a sur moi, et à chaque fois avec la même intensité. Comment peut-on imaginer scène si violemment évidente ?
Elle m'abaisse et m'élève à la fois.

Comme chacune de tes manifestations auprès de moi.

A toi pour toujours,

Valentine

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