25 septembre 2007

Infidèle

Cher Philippe,

L'infidélité, je le sais, n'est pas un péché - pas capital, en tout cas. Je m'y complets néanmoins, et il fallait que je te le dise. Oh, pour l'instant, elle ne te touche pas encore, mais qui sait ? ma lassitude à entendre certaines voix de France Inter piailler sans discernement dès que j'allume mon poste pourrait bien avoir raison de notre rendez-vous du dimanche. Parce qu'il faut bien que je te le dise, désormais, ma radio est branchée sur Radio Classique.
Sur Radio Classique, on n'entend ni Colombe Schneck, ni Isabelle Giordano. On n'est pas obligés, quand on écoute Radio Classique le matin, de couper le son de 8h16 à 8h20 afin d'éviter l'odieuse chronique de Bernard Guetta. Enfin, sur Radio Classique, Yves Calvi est inconnu. Certes, on n'y entend pas non plus Vincent Josse, Kathleen Evin ou Mermet, mais ça ne saurait tarder, à en croire la fâcheuse tendance qu'ont vos dirigeants à se débarrasser des voix qui nous sont chères pour les remplacer par celles qui nous vrillent les oreilles et l'esprit.
Et puis, et puis, sur Radio Classique, surtout, il y a Jean-Luc Hees. Outre que sa présence sur ces ondes nous autorise tous les espoirs quant à la présence future de Bonnaud sur cette même antenne - Hees ayant fait les frais avant lui de la politique de service public en vogue sur Inter-, Jean-Luc Hees reste mon idole. Je l'aime, vois-tu, pas comme je t'aime, non, bien sûr, mais je n'oublierai jamais que c'est lui qui m'a fait vivre mes premiers émois radiophoniques, et qui m'a donné le goût de rêver en écoutant le monsieur dans le poste - sans lui, je ne te connaîtrais peut-être pas.
Je l'aime, enfin, parce que quand je l'écoute, les soirs, vers 18h10, j'ai 20 ans de nouveau.

A toi pour toujours,

Valentine


Delacroix, Eve tentée par le serpent, Musée du Louvre

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Valentine, vous êtes bien indulgente avec notre ex-radio préférée. Il y a des chroniques du 7/10 presque pires que celle de 8h16 (pendant 4 minutes, j'aime à chanter fort sous la douche pour couvrir les inepties de Guetta) : quid de Bernard Sylvestre (l'économie racontée à nos enfants), Régis Mailhot (l'homme qui croyait être drôle), Brigitte Jeanperrin (la femme qui érige la grosse entreprise en modèle de rêve) ? Ca n'est pas parce que depus la rentrée, on nous épargne les inénarrables Jean-Pierre Coffe et Bernard Darniche que nous devons relacher notre vigilence. Merci Valentine (peut-être, un jour oserai-je vous appeler Val') de nous éveiller... permettez-moi de vous embrasser chastement, Jorg.

Anonyme a dit…

radio classique? tiens donc ...
avec des emissions quotidiennes de claire chazal? non merci.je prefere encore bernard guetta...
bonjour ou bonsoir valentine
finalement france inter resiste pas mal devant les assaults repetés de la majorité bling bling.
il est important je crois par les temps qui courent de ne pas fuir vers d autres mondes , ou plutot de quitter un navire lorsqu 'il a une avarie .la politique de l autruche se retourne facilement contre soi! et ... france inter a besoin de ses auditeurs (les vrais)
plus que jamais. il y a quelques temps de cela mermet a reçu guetta dans une emission, et le lendemain sur le repondeur de las bas si j y suis , une pluie de messages de protetations pour affirmer que la plupart de ces auditeurs avaient coupé le son de la radio...
je m etonne de ces reactions je pensais que las bas si j y suis etait le bistrot de la democratie ou l on pouvait debattre en toute liberté, finalement non ... les auditeurs sont plus souvent sectaires que leurs elus. pourtant mermet a dit une phrase importante a guetta:" je suis daccord que nous ne sommes pas daccord sur tout" cette phrase s 'averait etre une belle leçon de democratie...
n est t il pas important d 'ecouter avant toutes choses, le discour des autres pour mieux se forger son opinion? les auditeurs pres du peuples et de la misere quotidienne n ont pas l air de faire de meme cela est bien triste...