05 septembre 2007

I'll be back


Cher Philippe,

I'll be back, c'est, peu ou prou, ce que tu disais à la fin de la dernière rediffusion de l'année, dimanche dernier, excellente émission consacrée aux forçats de la Camif et de Télérama, je veux parler des profs, bien sûr, et d'autant plus librement que j'en fus une moi-même, et que je suis la preuve vivante que, si si, on peut en sortir. On n'est pas obligés, toute sa vie, de travailler à 30/50/300 km de chez soi/son chéri/ses potes/la ville qu'on aime, on a tout fait le droit de refuser de s'entendre dire : Votre nouvelle affectation est le collège Jean-Luc Lahaye de Digne-les-Bains, on peut enfin trouver anormal de bosser comme un âne pour un salaire de misère. Sans compter qu'on peut trouver légèrement pénible que tous nos non-amis, ceux qui ne sont pas profs, donc, passent leur temps à nous pourrir sous prétexte que les profs sont de grosses feignasses, toujours en vacances. Certes, je dois bien l'avouer, depuis que j'ai quitté ce riant corps, les vacances me manquent, mais ça ne dure jamais que trois mois dans l'année...
Bref, une excellente rediffusion, pour une excellente émission, dont je me réjouis qu'elle nous revienne dès dimanche. Pourtant, pourtant, je dois bien avouer, cher Philippe, qu'après la désintégration de notre regrettée Bande à Bonnaud, qu'après le départ du Parrain vers d'autres cieux moins hostiles (je n'aurais jamais cru que je pourrais, un jour, parler ainsi d'Europe 1, la radio qui, avec Pierre Bellemare, Maryse et le BHV, a ruiné la paix de tous mes déjeuners entre 1978 et 1988), j'espérais bien que tu marquerais, d'une manière ou d'une autre, ton désaccord. Ta hargne. Ta résistance. Juste dire que tu n'étais pas d'accord. Mais non. En même temps je te comprends : à quoi bon se tirer une balle dans le pied et perdre la dernière émission qui fait du bien ? Mais quand même.
Et puis, parce qu'il faut bien toucher au fond, parlons-en, de l'émission qui fait du bien. Une troisième saison, n'est-ce pas une de trop ? Rappelle-toi : Lost, Desperate Housewives, 24, les plus brillants scénaristes se sont tous ramassés sur la troisième saison. Certes, Six Feet Under est là pour nous donner l'espoir, mais dans ce cas, il aurait fallu que tu annonces, et dès la première saison, qu'il n'y en aurait jamais plus de XXX - à la J.K. Rowling. Mais non, tu n'as rien fait de cela, et comme gardienne de ton temple, je me sens un peu obligée de te faire part de mes doutes intimes : parviendras-tu à nous combler un an de plus ? Trop de ©ollinades ne tuent-elles pas les ©ollinades ? Et tout simplement, quels sujets te reste-t-il ? Sois lucide : tu as fini par traiter les sports de combat et les gros camions, à quoi devons-nous nous attendre ? Tu es DDE ? Tu es pomme golden ? Tu es vente par correspondance ?
Alors, afin de t'éviter de tomber dans ces pièges, ou dans ceux, plus grossiers encore que te tend l'actualité, et, faut-il le dire, notre désolant président (tu es chômeur en fin de droits, tu es sans-papiers, tu es paquet fiscal, tu es first lady, tu es dictateur libyen, tu es peine de mort, etc.), voici une liste, non exhaustive, de sujets que j'aimerais entendre, et qui ne demande qu'à être complétée en commentaires :
  • Tu as fait Paris, Londres, New-York, Bruxelles, Marseille, à quand la suite ? M'est avis que Lyon, l'Alsace ou Toulouse ont plus de potentiel que Valenciennes ou Le Creusot. A voir. Attention aux échauffements trop rapides : Saint-Etienne est une fausse bonne idée. Tu tiendrais à peine une minute sur l'ange vert et sur la manufacture d'armes.
  • Dans la série sentiments, il me semble que tu es plaisir s'impose, d'autant que, tu le sais, je t'ai prémâché le travail.
  • Après les sentiments, les couleurs : j'adorerais une émission tu es rose, ou, plus facile, tu es bleu - tu connais Pastoureau, tu as lu son livre sur les ours, lis-donc son beau traité des couleurs.
  • Mais surtout, cher Philippe, il est un thème que tu ne peux pas ne pas traiter cette année, et qui justifie à lui seul que tu tentes le coup de cette troisième saison : tu es amoureux.

A toi pour toujours,


Valentine



Illustration : Détail des stalles du choeur de la cathédrale de Saint-Jean-de-Maurienne

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Bonjour Valentine,

Tu es amoureux, c'est pas mal, mais tu es amant c'est tout aussi charmant. Et glamour. Même si j'imagine mal Monique et Jean-Claude dans une telle situation.
Amicalement

Alexandrine

Anonyme a dit…

Je crois que tu es "vélibertin" s'impose également...

Chère Valentine, sinon, question qui n'a rien à voir : Saint Jean de Maurienne ??? c'est une de tes photos ? serais-tu savoyarde comme ta servisiteuse ?

(oui, j'ai un problème avec les mots-valises ce soir, cela doit témoigner d'un désir de grand voyage).

D'ailleurs, j'attends avec grande impatience un "Tu es Iran", "Tu es Ouzbekhistan", "Tu es Rajahstan" (en revanche, Philippe, tu peux nous épargner "tu es Mont-de-Marsan", à cause du rugby).

Ca nous sortirait du mot d'ordre de notre président "devenez intolérants".

Anonyme a dit…

Ma chère Valentine,

Je suis vraiment dans tous mes états... une adresse mail pour que Philippe, à l'abri de tous les regards, puisse te donner rdv tranquille à la gare de l'Est sans qu'aucune d'entre nous ne soit au courant... C'est trop bien joué de ta part!! Mais "Je suis jalouse, terriblement jalouwouse!!"

Alors voilà, pour moi la romance s'arrête là... Et oui, vous allez vivre votre histoire, sans moi, sans nous... Une amie me conseillait de créer mon blog à mon tour. "Philippe n'aimera que moi!" ou alors "Puisque Valentine la joue perso..." ou encore "Je suis contre la nouveauté de la rentrée!"

Bref, je suis une fille coupée en deux entre le plaisir de te retrouver et la tristesse "ça y est j'en suis sûre il lui a écrit!" Et qui nous dit que tu ne nous laisseras pas tomber, une fois le contact établi? plus de billets doux, tu n'en auras plus que pour lui!

Oh Philippe, ne tombe pas dans sa toile... Valentine, si tu lui glisses entre ses griffes, plus jamais elle ne te laissera t'en aller!

Pas bien à toi, Val pour Valocherie

nb: Je fais la grève du blog tant que Valentine ne nous promet de nous dire tt ce qu’elle reçoit sur sa new adresse mail !!!

Valentine a dit…

Chère Val,

Ne t'inquiète pas, je ne vous laisserai pas tomber. Evidemment, je ne peux pas te promettre de tout dire, mais y aura-t-il seulement de quoi dire ? Et puis tu sais, les histoires d'amour, c'est beaucoup de surprises, et ces surprises, je ne manquerai pas de les dire, imaginaires ou non. Alors ne fais pas la grève, ce serait terrible...
Valentine

Valentine a dit…

Chère Kalliope,

Eh non, je ne suis pas savoyarde, même si je viens aussi d'une contrée reculée, imagine, je suis lorraine...
Mais ce qui est sûr, c'est que la Savoie, que je foulai de mes pas cet été, n'a pas eu l'heur de me plaire. En tout cas, pas Saint-Jean de Maurienne... De toute façon, je suis comme Napoléon - et c'est bien la seule chose que j'ai en commun avec le nain priapique - , la montagne, ça m'oppresse. Bonaparte a dit, découvrant les Alpes : c'est tout de même très haut , et j'ai compris ce qu'il voulait dire quand je me suis retrouvée là-bas. Bref, je hais la montagne, et ça n'a rien à voir avec les Savoyards, nous sommes bien d'accord.

Anonyme a dit…

Ou bien:
"Tu es Valentin".
Tout simplement.

Parce que c'était lui, parce que c'était elle.

Pénélope

Anonyme a dit…

Ou bien:
"Tu es Valentin".
Tout simplement.

Parce que c'était lui, parce que c'était elle.

Pénélope

Anonyme a dit…

Chère Valentine,

J'avais en effet déduit de ton affection immodérée pour l'équipe de Nancy que tu devais avoir quelques attaches sentimentales dans la région, que j'ai découverte l'hiver dernier. Bon, je ne me vexe pas pour St Jean de Maurienne car il est vrai que la vallée là-bas est très encaissée. D'ailleurs, je ne suis pas exactement savoyarde, mais haut-savoyarde. La montagne y est plus douce, les vallées plus rondes et plus larges et il y fait bien plus beau qu'à Paris. Pénélope ne me contredira pas.

Anonyme a dit…

Mia dolce amelie. Il tuo amico sincero.

Anonyme a dit…

Bon sang, comme c'est vrai votre résumé sur les profs. J'aurais pu l'écrire. Vous êtes moi ou quoi ?