18 septembre 2007

Pourquoi je suis amoureuse de Philippe Collin, II



Pour ceux qui auraient raté le début : 1. La rencontre.

2. L'avènement.

Pendant quelques semaines, tu parvins à t’en tenir à ta résolution. Parfois, quand tu visitais la toile à la recherche d’une information, il t’arrivait bien d’être tenté de rechercher ces pages, comme pour te prouver que tu n’avais pas rêvé, ou en espérant, peut-être, que tu avais rêvé, mais tu parvenais à repousser cette tentation, tu n’allais pas me faire cet honneur. Puis vint le jour où l’un de tes collaborateurs entra dans ton bureau en t’annonçant, hilare, que tu étais devenu une super star, la preuve, tes fans allaient jusqu’à créer des blogs pour te crier leur amour. Renfrogné, tu répondis que tu n’avais vraiment pas le temps pour ce genre d’inepties, mais ton visiteur insistait : vraiment, il fallait que tu ailles y voir, c’était dingue. Tu t’arrangeas pour congédier l’importun, mais voilà, le ver était dans le fruit.
Cette scène, tu allais la revivre, et quand ce n’étaient pas des gens de Radio France, c’étaient tes amis qui enfonçaient le clou. Quand ta femme te demanda, un soir, qui était cette Valentine, tu compris qu’il ne servait plus à rien de nier : de quoi aurais-tu eu l’air à nier l’existence d’une maîtresse qui n’en était pas une ? Alors qu’une amoureuse, après tout, c’était plutôt confortable, d’autant qu’elle ne te demandait rien, ou si peu.
Aussi décidas-tu, après avoir pris la peine de rassurer ta bien-aimée sur la force des sentiments que tu lui portais et sur l’absolue fidélité que tu lui vouais, de revenir en ces pages et de les considérer d’un nouvel œil. Détaché. Ouvert. Et, pourquoi pas, curieux.
Une amoureuse, c’était bien. Nul besoin de raviver la flamme, elle s’en chargeait elle-même. Tu ne lui répondais pas, elle t’aimait quand même. Certes, il lui arrivait de t’en faire le reproche, mais qu’importe, puisqu’elle persévérait malgré tout. Tu ne répondrais jamais, tu pouvais donc te laisser aller au plaisir d’avoir une amoureuse de papier. Désormais, de temps à autre, tu allais faire un tour sur ces pages, et tu te laissais surprendre à les goûter, pas toutes, non, mais certaines d’entre elles te plaisaient bien. Certains dimanches, après ton émission, tu visitais ton amoureuse, et tu étais presque déçu lorsqu’elle n’en disait rien. Quand elle en disait trop, ou qu’elle t’implorait de lui faire signe, tu te remettais parfois à lui en vouloir, et puis tu te rappelais que c’était elle qui t’aimait, toute seule, et ta colère s’envolait.
Tu ne le lui avouerais pas, bien sûr, mais la recherche et le soin qu’elle mettait à t’aimer te touchaient. C’était comme si, perdue dans Paris, une flamme brûlait pour toi, fidèle, et cette pensée te réchauffait : on t’aimait, sans conditions. Parfois, quand tu t’aventurais dans l’est parisien, tu te prenais à imaginer que cette jeune femme que tu venais de croiser et qui avait attiré ton œil, c’était Valentine. Ou que cette autre, dont tu t’étais moqué quelques minutes plus tôt, tant son allure était grotesque, cela pouvait aussi être elle.
Cette amoureuse, enfin, t’offrait un monde infini de possibles : avec elle, toutes les femmes devenaient tes amoureuses. Tu étais l’homme le plus aimé du monde.

Aussi ne te dirai-je pas, cher Philippe, si nous nous sommes déjà rencontrés : c’est ma part du secret, or qui donne son secret le perd, ainsi que Jean Paulhan l’assura en son temps à Jacques Cheissex.

A toi pour toujours,


Valentine

PS : On me demanda ici-même pourquoi j’étais amoureuse de toi, et ces billets y répondent. Pour ceux qui trouveraient cette réponse abracadabrante, j’ajouterai que je suis amoureuse de Philippe Collin tout simplement parce que ça me réjouit.



Adam et Eve, Eglise de Vertou, VIème siècle.

11 commentaires:

Anonyme a dit…

Ma chère Valentine, quand me raconteras-tu tes aventures (extra)colliniennes? J'ai hâte d'en savoir plus (et j'ai plein de choses à te raconter aussi, mais pas aujourd'hui parce que j'attends qui tu sais...).
Mille baisers.

Valentine a dit…

Très vite, très vite !

Anonyme a dit…

Et si on dînait demain, par exemple?

Anonyme a dit…

Quoi qu'il en soit, c'est un amour qui te rend féconde et produit d'admirables enfants.
What else ?

Anonyme a dit…

Chère Valentine,
vos derniers billets me réjouissent et me rassurent car j'avais cru percevoir une pointe d'aigreur à l'occasion de la rentrée de votre bien-aimé (et rien ne sert, à mon humble avis, de rebrousser le poil de la bête).
Vous lire est toujours aussi agréable, et un plaisir bien partagé j'en suis sûre.
Bien à vous.

Anonyme a dit…

Je réfléchissais, Valentine (oui, je sais, il faudrait arrêter) en pensant au silence de mon propre bien-aimé sur la même radio (mais il est vrai que je n'ai pas votre fidélité) et me disais : y'a-t-il plus belle liberté que celle d'aimer un homme qui ne vous appartient pas ?

Jerry OX a dit…

j'aime !! que c'est subtilement écrit !! bravo aussi pour ton blog , une vraie rétrospective tres cinégénique des années 50 et 60 !

Valentine a dit…

Chère Jenny, nous avons dîné ensemble et c'était fort agréable, comme d'habitude - que les Dieux de Kippour nous prêtent longue vie demain, surtout dans la matinée...
Elsa, merci pour ces mots qui me touchent. Kalliope, tes mots me touchent aussi, il serait grand temps que nous nous retrouvions enfin à l'ombre des grandes tours pour partager tout ce commun que nous avons, et pas seulement notre amour inconditionnel pour les animateurs, virés ou virables, de FI.
Jean-Philippe, j'adore l'idée d'être fifties ou sixties, mais j'aimerais bien que tu développes (ça me permettrait de l'être encore plus, n'est-ce pas?)
En tout cas, merci à vous qui me lisez.
Valentine

Anonyme a dit…

Salut Valentine,

Bon d'accord je ne suis qu'à moitié en grève...(c'est la mise en place d'un service miminum!)

J'ai trouvé pour toi l'adresse d'un site que tu pourrais mettre ds tes sites amis même si tu en as déjà beaucoup : http://lbsjs.free.fr/
(avec un partie des émissions de BAB à écouter et réécouter)

C'est vraiment bizarre que vous vous connaissiez tous sur ces pages... on ira dîner ensemble un de ces soirs? vous me faites rire!

J'étais à Paris cette semaine. Je me suis aventurée du côté de Psdt Kennedy pour le fou du roi. Et vers le coup des 13h00, je suis allée manger ds un bar ds le quartier... J'ai croisé un sosie de Philippe, ct affreux... est-ce lui, pas lui... bien sûr j'étais bcp trop affolée pour aller lui parler, le regarder ds les yeux et lui dire "Excusez-moi, vous connaissez Frédéric Bonnaud? Passez-lui le bonjour de ma part, qu'il ne lâche pas, on est ts avec lui!" En parlant de FB... sur Europe 1, pourquoi pas, mais 5 minutes!!!!!!!!!! ça va il a le tps d'avoir d'autres projets à côté!

J'aime vraiment me balader sur tes pages, mais je ne peux pas m'empêcher de penser ça y est...il lui a écrit et ça me rend folle!!!

"Barbara Schulz, Barbara ha!" un gd moment de radio mercredi sur FI, il me fait rire Daniel Maurin avec sa chemise déboutonnée jusqu'au nombril, ses poils de torses bien peignés et son col relevé!

Allez, bien à toi Valentine, Vivement Dimanche, vivement la fin (Aldebert).

Val.

Anonyme a dit…

Val... pour Valérie : eh bien non, on ne se connaît pas avec Valentine, mais on a envie de se connaître pour échanger sur nos amours impossibles.

Val... pour Valentine : pour l'instant, nous nous rencontrerions moins à l'ombre des tours qu'à celle du lexomil... je dois rendre début octobre, après j'aurai toute licence pour véliber à travers Paris et prendre un verre !

Anonyme a dit…

Petite rectification c Daniel Morin et pas Maurin (restons précis...).
Sinon, Kalliope c plus à Jenny et Valentine que je pensais en écrivant. Et c peut-être une fois encore de la jalousie, savoir qui se cache derrière ces pages...
C qui votre amoureux à vous? A-t-il les charmes de notre Phil? Pardonnez mon étroitesse de vision car je serai tentée de penser qu'il est impossible d'être amoureuse d'une autre personne que PC. Il est, en effet, unique et parfait, drôle et charmant, perspicace et Don Juan.

Bien à vous, Val.