26 janvier 2007

Petite mort



Lasse, je me glisse entre les draps, le tissu frais au contact de ma peau nue me fait frissonner, je remonte la couette sur mes seins, et le vide m’apparaît. Je vais encore l’attendre, et une fois de plus, il ne viendra pas.

Il ne réchauffera pas mon corps, il ne me prendra pas doucement, ne m’attirera pas en lui, je ne me perdrai pas en lui, ne lui abandonnerai pas mes sens, mes pensées, mes rêves.

Régulièrement, j’étirerai mes membres, impatiente et alanguie, comme si une simple pose sensuelle allait le faire venir, pourtant je sais qu’il ne viendra pas.

Je me retournerai avec un soupir, et enfouirai mon visage au creux de l’oreiller, pour m’offrir à lui, pour qu’il vienne et me prenne, pour que soudain je le sente en moi, qu’il s’immisce en moi par surprise, qu’il fasse monter en moi cet état de semi conscience qui me conduirait à l’abandon, je me tortillerai encore, véritable appel à la délivrance, mais il ne viendra pas.

Je me redresserai sur le lit, je passerai une main fébrile sur ma joue, mon front, dans mes cheveux, puis sur ma poitrine oppressée, je l’appellerai de tous mes vœux, mais il ne viendra pas.

Ni cette nuit, ni la suivante, ni celles qui suivront.

Le sommeil, pour moi, ne viendra plus.

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