26 septembre 2007

Petits bonheurs du jour




Et beaucoup d'autres belles aventures de Martine sur la galerie de tremechan



PS : je m'aperçois, un peu tard ma foi, que certaines de ces couv' sont dans le Libé du jour. Tant pis, je persiste. Et signe.

25 septembre 2007

Infidèle

Cher Philippe,

L'infidélité, je le sais, n'est pas un péché - pas capital, en tout cas. Je m'y complets néanmoins, et il fallait que je te le dise. Oh, pour l'instant, elle ne te touche pas encore, mais qui sait ? ma lassitude à entendre certaines voix de France Inter piailler sans discernement dès que j'allume mon poste pourrait bien avoir raison de notre rendez-vous du dimanche. Parce qu'il faut bien que je te le dise, désormais, ma radio est branchée sur Radio Classique.
Sur Radio Classique, on n'entend ni Colombe Schneck, ni Isabelle Giordano. On n'est pas obligés, quand on écoute Radio Classique le matin, de couper le son de 8h16 à 8h20 afin d'éviter l'odieuse chronique de Bernard Guetta. Enfin, sur Radio Classique, Yves Calvi est inconnu. Certes, on n'y entend pas non plus Vincent Josse, Kathleen Evin ou Mermet, mais ça ne saurait tarder, à en croire la fâcheuse tendance qu'ont vos dirigeants à se débarrasser des voix qui nous sont chères pour les remplacer par celles qui nous vrillent les oreilles et l'esprit.
Et puis, et puis, sur Radio Classique, surtout, il y a Jean-Luc Hees. Outre que sa présence sur ces ondes nous autorise tous les espoirs quant à la présence future de Bonnaud sur cette même antenne - Hees ayant fait les frais avant lui de la politique de service public en vogue sur Inter-, Jean-Luc Hees reste mon idole. Je l'aime, vois-tu, pas comme je t'aime, non, bien sûr, mais je n'oublierai jamais que c'est lui qui m'a fait vivre mes premiers émois radiophoniques, et qui m'a donné le goût de rêver en écoutant le monsieur dans le poste - sans lui, je ne te connaîtrais peut-être pas.
Je l'aime, enfin, parce que quand je l'écoute, les soirs, vers 18h10, j'ai 20 ans de nouveau.

A toi pour toujours,

Valentine


Delacroix, Eve tentée par le serpent, Musée du Louvre

24 septembre 2007

Paresse


Paresse, n.f. (lat. piger, paresseux, v. 1100). 1. Répugnance au travail, à l'effort, au travail pénible, goût pour l'inaction : Quand elle devait renoncer à écrire son amour à Philippe afin de se consacrer à la stérile entreprise qui la faisait vivre, Valentine se sentait envahie par une incommensurable paresse. 2. Lenteur : Quand Valentine songeait à Philippe et à l'amour qu'ils feraient ensemble, le temps s'écoulait avec paresse.
Paresser, v. intr. (v. 1100). Se laisser aller à la paresse en évitant l'effort, le travail : chaque dimanche matin, vers 11h00, Valentine paressait au lit en attendant que la voix de son bien-aimé vienne charmer ses oreilles.
Paresseux, euse, adj. et n. (1119). Qui montre, manifeste de la paresse : Autant Philippe mettait d'énergie à faire rire les dimanches, autant il était paresseux à se laisser aimer (syn. Nonchalant). Paresseuse, Valentine s'étira dans le grand lit qui n'attendait plus que son bel amant vienne la rejoindre (syn. Mutine et voluptueuse).
Paresseusement, adv. (v. 1180). Philippe rêvassait paresseusement dans son bureau, à la recherche d'une idée originale pour la prochaine émission, quand son cœur se mit à battre la chamade. Valentine venait de pénétrer dans la pièce.

Après la gourmandise et la colère, la paresse : alors, puisque pour l'envie, tout est presque dit ici, et puisque l'avarice m'ennuie, restent donc l'orgueil et, surtout, la luxure, que j'attends avec impatience.

A toi pour toujours,

Valentine


Jérôme Bosch, Les sept péchés capitaux, détail "L'acédie", Musée du Prado, c. 1475


18 septembre 2007

Pourquoi je suis amoureuse de Philippe Collin, II



Pour ceux qui auraient raté le début : 1. La rencontre.

2. L'avènement.

Pendant quelques semaines, tu parvins à t’en tenir à ta résolution. Parfois, quand tu visitais la toile à la recherche d’une information, il t’arrivait bien d’être tenté de rechercher ces pages, comme pour te prouver que tu n’avais pas rêvé, ou en espérant, peut-être, que tu avais rêvé, mais tu parvenais à repousser cette tentation, tu n’allais pas me faire cet honneur. Puis vint le jour où l’un de tes collaborateurs entra dans ton bureau en t’annonçant, hilare, que tu étais devenu une super star, la preuve, tes fans allaient jusqu’à créer des blogs pour te crier leur amour. Renfrogné, tu répondis que tu n’avais vraiment pas le temps pour ce genre d’inepties, mais ton visiteur insistait : vraiment, il fallait que tu ailles y voir, c’était dingue. Tu t’arrangeas pour congédier l’importun, mais voilà, le ver était dans le fruit.
Cette scène, tu allais la revivre, et quand ce n’étaient pas des gens de Radio France, c’étaient tes amis qui enfonçaient le clou. Quand ta femme te demanda, un soir, qui était cette Valentine, tu compris qu’il ne servait plus à rien de nier : de quoi aurais-tu eu l’air à nier l’existence d’une maîtresse qui n’en était pas une ? Alors qu’une amoureuse, après tout, c’était plutôt confortable, d’autant qu’elle ne te demandait rien, ou si peu.
Aussi décidas-tu, après avoir pris la peine de rassurer ta bien-aimée sur la force des sentiments que tu lui portais et sur l’absolue fidélité que tu lui vouais, de revenir en ces pages et de les considérer d’un nouvel œil. Détaché. Ouvert. Et, pourquoi pas, curieux.
Une amoureuse, c’était bien. Nul besoin de raviver la flamme, elle s’en chargeait elle-même. Tu ne lui répondais pas, elle t’aimait quand même. Certes, il lui arrivait de t’en faire le reproche, mais qu’importe, puisqu’elle persévérait malgré tout. Tu ne répondrais jamais, tu pouvais donc te laisser aller au plaisir d’avoir une amoureuse de papier. Désormais, de temps à autre, tu allais faire un tour sur ces pages, et tu te laissais surprendre à les goûter, pas toutes, non, mais certaines d’entre elles te plaisaient bien. Certains dimanches, après ton émission, tu visitais ton amoureuse, et tu étais presque déçu lorsqu’elle n’en disait rien. Quand elle en disait trop, ou qu’elle t’implorait de lui faire signe, tu te remettais parfois à lui en vouloir, et puis tu te rappelais que c’était elle qui t’aimait, toute seule, et ta colère s’envolait.
Tu ne le lui avouerais pas, bien sûr, mais la recherche et le soin qu’elle mettait à t’aimer te touchaient. C’était comme si, perdue dans Paris, une flamme brûlait pour toi, fidèle, et cette pensée te réchauffait : on t’aimait, sans conditions. Parfois, quand tu t’aventurais dans l’est parisien, tu te prenais à imaginer que cette jeune femme que tu venais de croiser et qui avait attiré ton œil, c’était Valentine. Ou que cette autre, dont tu t’étais moqué quelques minutes plus tôt, tant son allure était grotesque, cela pouvait aussi être elle.
Cette amoureuse, enfin, t’offrait un monde infini de possibles : avec elle, toutes les femmes devenaient tes amoureuses. Tu étais l’homme le plus aimé du monde.

Aussi ne te dirai-je pas, cher Philippe, si nous nous sommes déjà rencontrés : c’est ma part du secret, or qui donne son secret le perd, ainsi que Jean Paulhan l’assura en son temps à Jacques Cheissex.

A toi pour toujours,


Valentine

PS : On me demanda ici-même pourquoi j’étais amoureuse de toi, et ces billets y répondent. Pour ceux qui trouveraient cette réponse abracadabrante, j’ajouterai que je suis amoureuse de Philippe Collin tout simplement parce que ça me réjouit.



Adam et Eve, Eglise de Vertou, VIème siècle.

17 septembre 2007

En attendant la suite


Cher Philippe,

En attendant la suite : je veux bien sûr parler de France-Irlande, et non de la suite du dernier billet, qui viendra très vite, n'aies crainte.
Donc, en attendant la suite, un grand merci à Amandine qui a réussi l'impensable sur le joli Crampons-aiguilles : éclairer un minimum mon ignorance crasse, et me permettre, à moi aussi, d'aller sauter de joie (dimanche) ou pleurer de rage (vendredi) aux terrasses des cafés. Et comme les bonnes idées vont parfois par deux, Soph' aussi avait eu l'idée de nous expliquer les règles de base (???) de cet étrange jeu, et j'en ris encore.


A toi pour toujours,

Valentine


L'illustration vient du site de Crampons-aiguilles, et j'espère qu'Amandine ne m'en tiendra pas rigueur.

15 septembre 2007

Pourquoi je suis amoureuse de Philippe Collin, I

Cher Philippe,

Je me suis toujours demandé quelle avait bien pu être ta réaction lorsque tu avais découvert ces pages à ta gloire, car je ne doute pas que tu les as découvertes. Surpris ? Ravi ? Excédé ? Curieux ? J’en suis malheureusement réduite à des conjectures, mais voilà comment j’imagine les choses.

Un jour que, désœuvré et vaguement déprimé, tu te sentis pris d’un irrépressible et bien compréhensible besoin de te rassurer sur ta notoriété, tu fis ce que tout un chacun fait en ce genre de situation : tu te googlas. Et là, l’une des toutes premières références te sauta aux yeux. Tu ne pus d’abord croire à son intitulé : quelqu’un, quelque part, déclarait au monde son amour pour toi ? Sans doute s’agissait-il encore une fois d’un site dédié à ton homonyme cinéaste, celui qui te disputait de manière assez déloyale la primauté des références - car vraiment, qui regardait de nos jours Les Derniers jours d’Emmanuel Kant ? Pour t’en convaincre, tu cliquas d’un air désintéressé sur le lien qui te faisait de l’oeil, et il fallut te rendre à l’évidence : c’était bien à toi que cette flamme s’adressait. Très vite, tu dus évacuer la seconde hypothèse qui t’était venue à l’esprit : ce n’étaient pas quelques-uns de tes amis qui te faisaient une blague ou une surprise, pour, disons, ton anniversaire. Non, c’était bien autre chose, comme te l’apprit la lecture de plusieurs billets : quelque part, dans Paris, une jeune femme pensait à toi. Elle t’écoutait avec ferveur et attention, elle rêvait de toi, et elle avait décidé de consacrer son énergie à te séduire, ainsi qu’elle l’annonçait sans vergogne en page d’accueil.

Ta première réaction fut la joie - être ainsi l’objet des pensées et des attentions d’une inconnue, gratuitement, flattait ton ego. Mais très vite, la colère dut remplacer la joie : qui étais-je pour m’arroger ainsi le droit de m’immiscer dans ta vie, fût-elle publique ? Pour t’imposer des sentiments si encombrants, dont tu n’avais que faire ? Tu décidas donc, après avoir fait le tour des pages, et chaque fois avec un sentiment d’oppression grandissant devant cette énergie qui te faisait violence, de ne plus aller y voir et de tenir ces pages pour rien. Tu les reléguas dans un coin de ta mémoire, à la frontière d’un inconscient qui n’avait pas intérêt à revenir frapper à ta porte. Si je voulais t’aimer, si je n’avais que ça à faire de ma vie, c’était mon problème, mais que je ne compte pas sur toi pour prendre part à la mascarade. Et tu te gardas bien d’en parler autour de toi, alors que ton tout premier réflexe avait été d’appeler ton meilleur ami pour lui faire part de ton incroyable découverte.

C’était sans compter sur le retour du refoulé.


A suivre...



Ernst Kirchner, Triumph der Liebe, 1911



12 septembre 2007

Intermède


Pour les J.O., les Chinois sont presque prêts.



Merci à Laurent Freyss pour son œil avisé.


05 septembre 2007

I'll be back


Cher Philippe,

I'll be back, c'est, peu ou prou, ce que tu disais à la fin de la dernière rediffusion de l'année, dimanche dernier, excellente émission consacrée aux forçats de la Camif et de Télérama, je veux parler des profs, bien sûr, et d'autant plus librement que j'en fus une moi-même, et que je suis la preuve vivante que, si si, on peut en sortir. On n'est pas obligés, toute sa vie, de travailler à 30/50/300 km de chez soi/son chéri/ses potes/la ville qu'on aime, on a tout fait le droit de refuser de s'entendre dire : Votre nouvelle affectation est le collège Jean-Luc Lahaye de Digne-les-Bains, on peut enfin trouver anormal de bosser comme un âne pour un salaire de misère. Sans compter qu'on peut trouver légèrement pénible que tous nos non-amis, ceux qui ne sont pas profs, donc, passent leur temps à nous pourrir sous prétexte que les profs sont de grosses feignasses, toujours en vacances. Certes, je dois bien l'avouer, depuis que j'ai quitté ce riant corps, les vacances me manquent, mais ça ne dure jamais que trois mois dans l'année...
Bref, une excellente rediffusion, pour une excellente émission, dont je me réjouis qu'elle nous revienne dès dimanche. Pourtant, pourtant, je dois bien avouer, cher Philippe, qu'après la désintégration de notre regrettée Bande à Bonnaud, qu'après le départ du Parrain vers d'autres cieux moins hostiles (je n'aurais jamais cru que je pourrais, un jour, parler ainsi d'Europe 1, la radio qui, avec Pierre Bellemare, Maryse et le BHV, a ruiné la paix de tous mes déjeuners entre 1978 et 1988), j'espérais bien que tu marquerais, d'une manière ou d'une autre, ton désaccord. Ta hargne. Ta résistance. Juste dire que tu n'étais pas d'accord. Mais non. En même temps je te comprends : à quoi bon se tirer une balle dans le pied et perdre la dernière émission qui fait du bien ? Mais quand même.
Et puis, parce qu'il faut bien toucher au fond, parlons-en, de l'émission qui fait du bien. Une troisième saison, n'est-ce pas une de trop ? Rappelle-toi : Lost, Desperate Housewives, 24, les plus brillants scénaristes se sont tous ramassés sur la troisième saison. Certes, Six Feet Under est là pour nous donner l'espoir, mais dans ce cas, il aurait fallu que tu annonces, et dès la première saison, qu'il n'y en aurait jamais plus de XXX - à la J.K. Rowling. Mais non, tu n'as rien fait de cela, et comme gardienne de ton temple, je me sens un peu obligée de te faire part de mes doutes intimes : parviendras-tu à nous combler un an de plus ? Trop de ©ollinades ne tuent-elles pas les ©ollinades ? Et tout simplement, quels sujets te reste-t-il ? Sois lucide : tu as fini par traiter les sports de combat et les gros camions, à quoi devons-nous nous attendre ? Tu es DDE ? Tu es pomme golden ? Tu es vente par correspondance ?
Alors, afin de t'éviter de tomber dans ces pièges, ou dans ceux, plus grossiers encore que te tend l'actualité, et, faut-il le dire, notre désolant président (tu es chômeur en fin de droits, tu es sans-papiers, tu es paquet fiscal, tu es first lady, tu es dictateur libyen, tu es peine de mort, etc.), voici une liste, non exhaustive, de sujets que j'aimerais entendre, et qui ne demande qu'à être complétée en commentaires :
  • Tu as fait Paris, Londres, New-York, Bruxelles, Marseille, à quand la suite ? M'est avis que Lyon, l'Alsace ou Toulouse ont plus de potentiel que Valenciennes ou Le Creusot. A voir. Attention aux échauffements trop rapides : Saint-Etienne est une fausse bonne idée. Tu tiendrais à peine une minute sur l'ange vert et sur la manufacture d'armes.
  • Dans la série sentiments, il me semble que tu es plaisir s'impose, d'autant que, tu le sais, je t'ai prémâché le travail.
  • Après les sentiments, les couleurs : j'adorerais une émission tu es rose, ou, plus facile, tu es bleu - tu connais Pastoureau, tu as lu son livre sur les ours, lis-donc son beau traité des couleurs.
  • Mais surtout, cher Philippe, il est un thème que tu ne peux pas ne pas traiter cette année, et qui justifie à lui seul que tu tentes le coup de cette troisième saison : tu es amoureux.

A toi pour toujours,


Valentine



Illustration : Détail des stalles du choeur de la cathédrale de Saint-Jean-de-Maurienne

03 septembre 2007

Victory


Cher Philippe,


Ce matin, il pleut et NS est toujours président, certes. Mais d'autres nouvelles réjouissent mon coeur : d'abord, tu as annoncé hier sur les ondes que tu reviendrais dès dimanche prochain, et ça, cela suffit à mon bonheur, tu l'imagines bien - mais j'en reparlerai plus tard. Ensuite, Nancy est premier du championnat, et ça, c'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup. Enfin, enfin, depuis ce matin, quand on tape "Philippe Collin" sur Google, ces quelques modestes pages qui te sont consacrées sortent en premier - eh oui, premier sur la première page. Ce qui ne laisse d'ailleurs pas de m'étonner quant aux techniques googlesques de référencement : quand je t'écris tous les jours et que j'ai beaucoup de lecteurs, je suis rétrogradée en page 4, mais quand je laisse deux messages en un mois, et que tout le monde déserte mes billets pour aller se faire bronzer sur la plage, je repasse au top. Curieux. Sans doute se sont-ils aussi beaucoup ennuyés, chez Google, cet été.

A toi pour toujours,

Valentine

01 septembre 2007

Censure

Cher Philippe,

Je reviens doucement à la vie quotidienne, en attendant ton grand retour - en espérant, surtout, qu'il ait bien lieu, les arcanes de France Inter restant désespérément muettes sur le sujet malgré mes incantations incessantes -, et avant de revenir plus longuement sur ces pages, je voulais juste de donner cette information de première importance : un mien ami, de voyage en Chine, m'a écrit pour me dire que de là haut, ce blog est inaccessible. Censuré, donc : tu imagines, pour les autorités chinoises, le trublion que tu es représente un vrai danger, à moins que ce ne soit l'amoureuse que je suis qui les effraye.
Que j'aime l'idée d'un amour subversif.

A toi pour toujours,

Valentine

22 août 2007

10 août

Cher Philippe,

Que diable s'est-il passé le 10 août? Alors que je coulais des jours heureux sur l'image d'à côté, prise par mes douces mains, à Paris et ailleurs, c'était la fête sur ces pages : 67 visites en un jour. Contre une trentaine en moyenne les mois non chômés...
Alors, la faute au mauvais temps ? Est-il possible que sur le continent, il ait fait spécialement mauvais le 10 août ? Dans ce cas, aujourd'hui, je devrais passer les 100 visites, et haut la main, vu la pluie qui tombe sans discontinuer depuis ce matin et que j'observe, consternée, derrière ma fenêtre.
Ou alors, le 10 août, tu as enfin pris connaissance de ces pages à ta gloire - car toi aussi tu t'ennuies à Paris sous la pluie, tu es un homme comme les autres, au fond -, et découvrant ces pages, tu t'es empressé de contacter tous tes amis (37, donc), pour les enjoindre de découvrir ma loufoque entreprise. Je n'ose y croire, car cela signifierait aussi que toi et tes amis avez trouvé cela tellement insipide que vous n'y êtes pas revenus (12 visites le 11 août...).
Ou alors, la faute aux astres : les mêmes qui ont fait que, hier soir, alors que je voulais louer mon premier Velib, cela m'a non seulement été impossible, mais ma tentative a en plus fait buggé toute la station, au grand dam des vélibiens qui attendaient que j'aie fini pour raccrocher leur fidèle (?) monture. A cet instant, j'ai beaucoup pensé à Kalliope.
Une conclusion s'impose : le mois d'août à Paris m'est hostile, alors je vais m'empresser de repartir sur une autre île, plus à l'ouest, afin d'y oublier quelques temps ces embrouillaminis.

A toi pour toujours,

Valentine



05 août 2007

Divertissement


Tout le malheur de l'homme vient d'une seule chose
qui est
de ne pas savoir rester seul dans une chambre


D'où la nécessité de sortir de la chambre, ou d'y faire entrer un homme. Comme tu es décidemment loin de pénétrer la mienne, Philippe, il me faut en sortir.
Je pars donc loin loin loin, où je penserai peut-être à toi.
Retour dans une quinzaine de jours.

A toi pour toujours,


Valentine


Pascal, Pensées, 1669

04 août 2007

Minute récréative

Cher Philippe,

Pour nous divertir des lectures ineptes, un quizz recueilli sur un blog ami.


Put your music player on with all your music, then shuffle. 2. Press forward for each question. 3. Use the title as the answer to the question even if it doesn’t make sense. NO CHEATING!


1. How are you feeling today ? « Sempre libera », La Traviata, Verdi.

Pas mal, pour un samedi…


2. Will you get far in life ? The night before, Beatles

Peut-être pas la chanson la plus mièvre et inintéressante des Fab four, mais pas loin… Je ne sais si ça laisse présager un avenir radieux…


3. How do your friends see you ? Vanina, Dave

Eh oui, mes amis se rappellent qu’ils ne sont rien sans moi. En même temps, ils savent aussi que j’ai Dave dans mon I-Tunes… De vrais amis, en somme.


4. Will you get married ? La Crise, Yann Tiersen

Ce coup du hasard me fait décidemment bien rire.



5. What is your best friend’s theme ? Oh my Golly ! Pixies


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Je n’ai pas encore trouvé l’ami en question, mais si des fans des Pixies me lisent, qu’ils se manifestent, on pourrait devenir amis.


6. What is the story of your life ? Les bras de mer, Yann Tiersen avec Dominique A

Personnellement, j’aurais plutôt tendance à entendre les bras de mère, et ça, d’une certaine manière, c’est vraiment l’histoire de ma vie…


7. What was high school like ? Monsieur, Thomas Fersen


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Extrait : Les passants sur son chemin soulèvent leur galure, le chien lui lèche les mains, sa présence rassure. Dans la paix de son jardin, il cultive ses roses, Monsieur est un assassin, quand il est morose.

Quiconque aurait connu mon maître et Pygmalion reconnaîtrait bien là sa duplicité malsaine.


8. How can you get ahead in life ? Satan is my motor, Cake


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Je PROMETS que je n’ai pas triché, et que cette réponse est réellement le fruit du hasard.


9. What is the best thing about your friends ? Eleanor put your Boots on, Franz Ferdinand


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Il va falloir que je surveille les pompes de mes amies d’un peu plus près...


10. What is in store for this weekend ? My Mummy’s dead, John Lennon

Euh, d’accord, j’ai peut-être parlé des bras de mère un peu plus haut, mais je ne le pensais pas vraiment. Reviens, maman, c’était pour rire…


11. To describe your grandparents ? Les habitants du feu rouge, Mano Solo

Quiconque aurait connu mes grands-parents trouverait cette réponse délicieuse. Autant pour les militants rouges acharnés que pour les éternels arrêtés de la vie du côté maternel…


12. How is your life going ? Have a nice day, Syd Matters


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J’aime bien cette réponse.


13. What will they play at your funeral ? Yesterday, Ray Charles


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Spontanément, ce n’est pas forcément ce que j’aurais choisi, mais à bien y réfléchir, ça a son charme.


14. How does the world see you ? L’été indien (je n’ose même pas avouer de quelle version il s’agit).

Grand moment de solitude : oui, j’ai cette daube dans mon I-Tunes. C’est marrant, dès qu’il est question de la manière dont mon entourage me voit, ça sort une daube absolue… (cf. point 3)

15. Will you have a happy life ? L’aigle noir, Barbara


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No comment…


16. What do your friends really think of you ? Desire, U2


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Excellent ! Que tous ceux qui brûlent d’un désir secret se dévoilent…


17. Do people secretly lust after you ? I never talk to strangers, Tom Waits

Philippe, tu n’es pas un étranger. N’hésite plus.


18. How can I make myself happy ? One of those Days, Rabih Abou-Khalil

A Paques, ou à la Trinité ?


19. What should you do with your life ? Onde sensuelle, M


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Décidemment, une sorte de thématique se dessine.


20. Will you ever have children ? « Dans les bruyères », La damnation de Faust, Gounod

Vu que je ne me promène jamais dans les bruyères, question de principe, il est fort peu probable que je connaisse jamais les joies de l’enfantement, qui enorgueillit l’homme et ennoblit la femme.


21. What would you strip to ? Take me out, Scissor Sisters


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Avant ou après le strip ?


22. If a man in a van offered you candy, what would you do ? Haemoglobin, Placebo

Sobre, mais efficace.


23. What does your mum think of you ? Elisabeth, Thomas Fersen

Comme tout ce qui concerne ma mère, cette réponse est cryptique. Penser à en parler au monsieur de la tête.


24. What is your deep dark secret ? Out the blue, John Lennon

On a fait pire, comme secret inavouable. Ce n’est pas avec ça que je vais réussir mon N.E.W.T.S. de Defense against the Dark Arts.


25. What is your mortal enemy’s theme ? The national Front Disco, Morrissey

Hé hé !


26. What’s your personality like ? L’histoire du loup dans la bergerie, Charlelie Couture

Penser à en parler au monsieur de la tête, bis.


27. Which will be played at your wedding ? Toujours quand tu dors, Mano Solo


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J’hésite à y voir un signal fort…


Quand j'aurai un peu moins deux mains gauches, et que j'aurai compris comment faire pour insérer de la musique sur ces pages (que ceux qui ont compris n'hésitent pas à m'expliquer), toute la vérité sonore sera faite (oui, même Dave). Depuis, j’ai compris – merci Radioblog – en revanche, pour Dave, j’ai pas pu…



A toi pour toujours,

Valentine

Dernières séances

Cher Philippe,

Si tu passes de bonnes vacances, si tu te la coules douce sur une plage proche ou lointaine, voici un petit conseil afin de ne pas gâcher tes dernières heures de farniente avant de te replonger dans le tourbillon de la maison de la Radio (pas mal atteinte, pendant les vacances, tu ne la reconnaîtras pas) : ne lis PAS Marilyn, dernières séances, de Michel Schneider. Je sais, ça a l'air bien, ça donne envie de découvrir la réalité des rapports de la blonde et de son psy - même si, comme moi, on n'a jamais vu un film avec Marilyn et qu'on n'a nullement l'intention d'en voir un -, bref, nos non-amis du marketing ont bien fait leur boulot pour favoriser notre acte d'achat. Sauf qu'à l'évidence, et comme souvent dans les services marketing des boîtes d'édition, et je sais de quoi je parle, ils n'ont jamais lu un livre. Car s'ils l'avaient lu, ils sauraient que ce livre, outre qu'il est écrit avec le pied, n'est ni fait ni à faire.
Certes, pour quiconque aurait envie de sauter d'anecdotes avortées en pseudo révélations croustillantes, cela pourrait constituer une bonne occupation. Mais vite saoûlante, sans compter que la lecture de Voici est sans doute plus efficace dans cette optique. Mais si jamais tu pensais pouvoir passer un bon moment de lecture, agrémenté d'une plongée dans l'âme noire de la blonde et dans la relation insane qu'elle entretint avec son psy, tu en seras pour tes frais.
Un exemple de ce que tu n'y liras pas, car je suis sûre que tu entendras mon conseil :

Los Angeles, la cité des anges, était devenue la cité des rêves. La rencontre de Roméo Greenschpoon devenu Ralph Greenson [son psy, donc], et de Norma Jean Baker alias Marilyn Monroe, ne pouvait avoir lieu qu'à Hollywood. [...] C'est là que la psychanalyse et le cinéma vécurent leur liaison fatale.( p.28)

Eh bien, vois-tu, à mes yeux, cette manière de ne nous épargner aucun cliché, de tirer des généralités de rien, et de se placer dans la position supérieure de celui qui a bien compris les desseins des uns et des autres, celui qui maîtrise les destins et saura nous les dévoiler, si on est sages, cette manière de faire, de dire et d'écrire me fait vomir. Je crois bien que c'est tout ce que je déteste, et en lisant ces pages (je suis quand même allée jusqu'à la page 150, j'espérais sincèrement que cela allait s'arranger), je n'ai pu m'empêcher de penser à la biographie que Daniela Lumbroso a osé écrire sur Françoise Dolto. Je ne l'ai pas lue, mais je l'ai entendue en parler, face à toi, d'ailleurs, et ensuite j'en ai lus quelques extraits, et c'est exactement ça : une construction bâtarde, servie par une écriture à la fois prétentieuse et insipide et par un ego qui joue au démiurge - et s'y perd. N'est pas Houellebecq qui veut.
Quant à Marilyn, les photos de Stern permettent sans doute bien mieux d'en approcher un visage inédit.
Voilà. Et puis sinon, sur les conseils des uns et des autres, j'ai fini par lire Je l'aimais de Gavalda, et vraiment, malgré toute ma bonne volonté, je ne l'aime pas. Les 30 premières pages sont époustouflantes, et puis on tombe dans un mélo mal écrit et systématique, prévisible et souvent plat. C'est dommage, d'ailleurs, vu le début, qui m'a pas mal fait penser à Fargues, en effet.
Pour finir, donc, une citation de la Théorie quantitative de la démence, de Will Self, qui a le don de me réjouir, ivre ou pas :

Il n'y avait personne dans l'immense pavillon, à part lui, moi et une gouvernante âgée, Mme Hogg, une femme tellement portée sur le fatalisme calviniste qu'elle pouvait regarder béatement une poularde s'enflammer dans le fourneau sans songer à régler le feu.

A toi pour toujours,

Valentine


25 juillet 2007

Harry, un ami qui vous veut du bien

Cher Philippe,

La chair n'est plus vraiment triste, je n'ai toujours pas lu tous les livres, mais j'ai fini HP (et non, à l'HP).
A présent, JE SAIS.
Pfff......
Je pourrais révéler la fin sur cette page - un vrai spoiler, ça devrait me permettre de remonter en page 1 sur Google, non? - mais je ne le ferai pas. Et non. Si tu veux savoir comment ça finit, tu n'as qu'à le lire : après tous les livres que le parrain t'a forcé à lire cette année, ça ne sera jamais qu'un pavé de plus. Et m'est avis que tu en tireras plus de plaisir que de lire Lait noir de l'aube, de Jean Clair... Et puis au moins, JK Rowling ne risque pas de te renvoyer dans tes cordes, et à tes chères études, après la lecture, c'est toujours ça de pris.
Voilà.
Il m'a fallu 7 tomes pour connaître la fin d'HP, et des années d'attente. J'espère qu'il ne me faudra pas attendre 7 saisons de la Panique au Mangin Palace pour arriver à mes fins avec toi.

A toi pour toujours,

Valentine

18 juillet 2007

100

Cher Philippe,

8 mois, cent billets, 4630 visiteurs, 9600 pages vues, depuis le monde entier : imagine qu'on sait mon amour pour toi jusqu'en Malaisie, en Nouvelle Zélande et au Burkina Faso.
Une enluminure représentant Tristan buvant le philtre d'amour que la belle Yseult vient de lui tendre s'imposait donc pour célébrer ces cent premiers billets, et saluer ceux qui suivront, où je tenterai, avec encore plus d'ardeur, de te prendre à mes rets.


Cent

C'est l'âge auquel notre amour ne s'éteindra pas, parce qu'il est éternel et ne finira jamais.
C'est l'âge auquel je voudrais mourir, et pourtant l'idée que cela ne soit que dans 67 ans me remplit d'effroi : c'est bien court, seulement deux vies comme la mienne à vivre encore.
C'est le nombre de fois où je serais bien inspirée de tourner ma langue dans ma bouche avant de l'ouvrir, et notamment en ces pages.
C'est à peu de choses près le coefficient multiplicateur qui existe entre mon salaire et celui de Pascal Nègre.
C'est, sur une échelle de 1 à 100, le degré de désespoir qui m'accable devant ton silence.

Sang

D'encre, quand j'imagine que je pourrais ne pas te retrouver sur les ondes à la rentrée.
Mauvais, quand je pense que dans quelques mois, je quitterai définitivement l'âge d'Alexandre, et que je serai loin d'avoir entrepris, et encore moins achevé, ce qui me tenait à coeur.
Bleu, quand j'ai eu le mauvais goût de vouloir épouser un noble très fin de race - rassure-toi, c'était avant de t'aimer.
Mêlé, comme Hermione, Snape et Tom Riddle.
Froid, dont je n'ai pas manqué lors de mes dernières négociations avec mon banquier.
Un coup m'en prend, quand je songe à la bêtise crasse des dirigeants de France Inter.
J'en sue, ainsi que d'eau, pour me retenir d'expliquer à mon odieuse chef tout le mal que je pense d'elle.
Chaud, quand je pense à toi le soir à la brune.

Sens

Comme le plaisir du même nom, dont tu es à mes yeux l'incarnation.
Comme les cinq que j'aimerais que tu flattes, même si jusqu'à présent, tu n'en émoustilles qu'un seul.
Dessus dessous, l'état dans lequel je suis quand je t'écoute.
Pratique, celui dont je manque parfois cruellement.
Commun, celui que je déteste, surtout quand on se réfugie derrière lui.
Interdit, celui que j'aimerais transgresser avec toi.

Sans

Sans toi, la vie ne serait rien;
Sans vergogne, la vie serait ennuyeuse;
Sans hésitation, le oui que je te dirai;
Sans mentir, le plaisir de savoir que l'on me lit;
Sans Sexcie, Val, Sandra, Jenny, Kalliope, Elsa, Antonin, Maxime, Philippe, Gaët, Harrybobach, Olaxius, Alexandrine, Ink, Bert, Sister Dew, Willow, Karine B, Eric, Colimar, et tous les autres qui me font l'honneur de revenir me lire, ce blog n'aurait pas d'intérêt.

A toi pour toujours,

Valentine

15 juillet 2007

J'étais derrière toi

Cher Philippe,


Les vacances, c'est bien quand on en a. Le reste du temps, on s'ennuie. Tu me manques, je n'ai pas allumé ma radio depuis des semaines, et en attendant, le 21 juillet, la sortie d'Harry Potter and the Deathly Hallows, je m'ennuie. Alors je lis, parce que c'est encore ce que je sais faire de mieux, et voilà que je viens de dévorer J'étais derrière toi, de Nicolas Fargues - comme tu l'aurais dit en mauvais garçon: 217 pages, chez POL, pour 17 euros.
Eh bien vois-tu, cher Philippe, c'est le genre de livre qui fait tout bizarre à l'intérieur, et qu'on se prend en pleine gueule, tellement il semble avoir été écrit pour soi. Une histoire de couple qui se sépare, une de plus, comme on en a lues mille fois, mais c'est pourtant celle-là qui fait mouche, et qu'on retient. Une manière assez sadique de passer ses propres bassesses au crible, et de les avouer. Avouer l'inavouable, se peindre soi-même comme une larve, avec tout ce que l'aveu d'écriture a d'hypocrite, parce que si on lit, c'est déjà qu'on pardonne, mais aveu tout de même, et aveu qui dérange, en plein à la manière du Roman russe d'Emmanuel Carrère.
Je voudrais t'en citer mille passages, mais le mieux est encore que tu ailles le lire, et que tu me dises si tu te reconnais en cet homme qui a attendu la trentaine pour souffrir. Ou plutôt, pour découvrir que je pouvais souffrir comme tout le monde et que ma soi-disant distance en toute circonstance, purement théorique, purement idéaliste, purement littéraire, que tout ça ne faisait pas le poids face à un vrai coup dans la gueule bien banal, franc et massif. La trentaine pour devenir un adulte, en fait. Tu sais, les vrais problèmes, je n'en avais jamais vraiment eu. Je ne suis pas un enfant traumatisé, il n'y a rien d'objectivement dramatique dans mon histoire. Je n'ai pas été abandonné, je n'ai pas été violé, pas battu, mes parents ne se sont pas foutu sur la gueule devant moi, mon père a tué personne, il a pas été en prison, il buvait pas, ma mère a pas fait la pute pour me nourrir, j'ai pas été témoin d'horreurs, de meurtres, de génocides, de déportation ou de trucs de ce genre. Mon histoire, elle est parfaitement banale, bourgeoise.

En somme, une histoire universelle, celle des gens sans accident.

A toi pour toujours,

Valentine


L'illustration est une photo d'Hans Bellmer


08 juillet 2007

Piqûre de rappel, II


Cher Philippe,

C'est l'été, mais comme chacun sait, depuis que Sarkozy a été élu, il pleut. Il faut donc s'occuper. Quoi de mieux, ainsi, que de passer des heures à farfouiller de blog en blog, à la recherche d'informations captivantes sur des sujets essentiels - par exemple Philippe Collin, la Panique au Mangin Palace ou le devenir de la Bande à Bonnaud ? Aussi est-il plus que probable que de nouveaux lecteurs nous rejoignent - malgré la terrible trahison de Google qui me tient punie au purgatoire des pages qu'on ne regarde jamais (c'est-à-dire, toutes les pages, sauf la première) -, sauf que ces nouveaux lecteurs, débarquant en plein été, saison surtout marquée par le fait que les Paniques du dimanche sont des rediffusions, risquent d'être un peu perdus dans le foisonnement de ces 98 billets.
Aussi vais-je me permettre de les orienter à travers ces pages, afin qu'ils sachent comment je suis tombée amoureuse de Philippe Collin.
Evidemment, je sais que l'amour ne s'explique pas, se justifie encore moins, et ne se plaide surtout pas, pourtant je me suis risquée, depuis huit mois, à t'appeler, à te supplier parfois, à te provoquer même, voire à te menacer, mais rien n'y fit : tu restas à jamais silencieux. Ni pour Noël, ni pour la soixante-neuvième émission, dont je t'avais pourtant soufflé le canevas idéal, ni pour la dernière, tu ne te manifestas. J'eus beau te menacer d'élire un autre Valentin, toujours tu te dérobas à mes mots.
Dieu sait pourtant si je les économisais pas pour te plaire, mes mots, et sur les sujets les plus variés: le six décembre, n'étais-je pas sur le pont pour te parler de Nicolas, le vrai, sept mois avant l'avènement de l'imposteur que l'on sait ? Fidèle auditrice de toujours, n'ai-je pas rendu hommage aux institutions de France Inter - enfin, je veux parler du temps où France Inter était encore une radio écoutable, et dont les dirigeants ne se tiraient pas une balle dans le pied en passant à la trappe les troublions qui dérangent?
Et je ne te parle même pas des quelques billets sortis de nulle part, mais qui me plaisaient royalement, comme cette inconnue de la Seine, cette découverte de Virginie Despentes, ou, bien sûr, cet homme dont je serais amoureuse si je ne t'aimais déjà: Emmanuel Carrère. Que dire encore de ces autres billets, où l'amour de toi me dictait de longues pages, ou de plus brèves , ou encore de toutes ces villes que je foulais en ne pensant qu'à toi - Marseille, où l'on me lit et où on t'écoute, Marrakech, où je vivrais volontiers avec toi ?

Eh bien, de tous ces mots, il n'y a sans doute rien à dire, sinon que je continue à croire que tu les a lus, à espérer qu'ils continueront à avoir leur raison d'être à la rentrée des ondes, et qu'ils trouveront l'heur de plaire à ceux qui me font l'honneur de me lire.

A toi pour toujours,

Valentine

07 juillet 2007

CQFD


Depuis que Sarkozy a été élu, il pleut.





La photo a été prise par FranKc

01 juillet 2007

Arcanes mineures

Cher Philippe,

Un malheur n'arrivant jamais seul, voilà que le temple que je t'ai dédié a été rétrogradé à la troisième page dans les arcanes du grand agent orwellien google.
Certes, c'est un bien petit malheur, comparé à ceux que je dénonçais plus haut, et à tous ceux qui nous attendent, en ces temps troublés, néanmoins, il ajoute à ma peine : tu ne me parles pas, tu n'as pas répondu à mon invitation - car je ne crois pas, moi, que le baiser brûlant de la dernière Panique au Mangin Palace m'ait été destiné - et je tombe à présent dans les limbes informatiques où personne ne me trouvera plus. Sans doute ne fais-je pas assez d'audience, et la sanction est d'actualité. Peut-être ne suis-je pas assez assidue à te chanter - mais Philippe, mon chant résonne dans le silence depuis si longtemps que ma voix s'y épuise parfois, accablée que je suis par la vanité de mon entreprise. Ou peut-être es-tu toi-même à l'origine de cette dégradation - comme on dégrade un officier fautif - , peut-être as-tu trouvé le moyen de me faire taire, las de tant de propos qui flattent ton orgueil mais menacent ta paix?

Qu'importe : là comme ailleurs, je saurai résister, et personne ne saura m'empêcher de dire au monde la passion que je porte à Philippe Collin.

Valentine


Pierre Alechinsky, Aquarelle, 1998